Brexit : Les Hauts-de-France jouent la carte de la séduction auprès du Royaume-Uni
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Brexit : Les Hauts-de-France jouent la carte de la séduction auprès du Royaume-Uni

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La CCI et la Région Hauts-de-France ont inauguré le 27 juin une antenne à Londres. Celle-ci sera un appui, dans un contexte de Brexit, pour convaincre des entreprises britanniques souhaitant garder un pied dans l'Union européenne, de s'implanter dans la région.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Annoncé fin juin 2016, le Brexit semble avoir décuplé l'amour - ou du moins l'intérêt - que les Hauts-de-France portent à leurs voisins britanniques. Il faut dire que c'est pour la région une formidable occasion d'attirer des entreprises qui voudraient garder un pied dans l'Union européenne. La Région et la CCI Hauts-de-France ont donc démarré très tôt une campagne de communication en direction de ce public, par exemple dans le métro londonien, sur les sets de table des restaurants de la City, dans les magazines distribués dans l'Eurostar, etc. Le 27 juin dernier, les deux institutions ont même fait un pas supplémentaire en inaugurant cette fois une antenne à Londres, aux portes de la City. « Le Brexit n'est pas encore opérationnel mais il n'est pas question d'attendre deux ans pour agir », a souligné Xavier Bertrand.

Une antenne Hauts-de-France en plein coeur de Londres

Les Hauts-de-France sont la première région de l'Hexagone à ouvrir une antenne dans la capitale britannique. Il s'agit plus précisément d'un bureau, loué au sein de la Chambre de commerce française de Grande-Bretagne. Pour près de 1.500 euros par mois, la Région bénéficie ainsi d'un pied à terre toutes options dans ce bâtiment moderne de 600 m², idéalement situé : une connexion Internet, un accès illimité aux salles de réunion, etc. Un salarié des Hauts-de-France doit y être détaché prochainement selon la Région. « C'est un lieu de travail pour discuter avec de potentiels investisseurs britanniques, afin de comprendre leurs attentes mais aussi de démystifier et accompagner le plus possible une implantation dans la région », explique Karine Charbonnier, vice-présidente du conseil régional, chargée de la formation et des relations avec les entreprises. Elle ajoute, confiante : « Après l'Ile de France, la région Hauts-de-France est la deuxième qui attire le plus les investisseurs étrangers. Cette antenne est destinée à faciliter et à accélérer les décisions ».

Un partenariat « gagnant-gagnant »

Si cette démarche peut revêtir une allure assez opportuniste, le président de la région a tenu à rappeler que ce ne sont pas les Hauts-de-France qui ont fait le choix du Brexit. Xavier Bertrand a par ailleurs insisté sur le fait qu'il souhaite mettre en oeuvre un partenariat « win-win », à la fois économique et touristique, avec le Royaume-Uni. Cela passera notamment par un renforcement des relations entre les ports de Calais et de Douvres, la mise en place d'un club d'entreprises franco-britanniques, etc. « Pour mener à bien tout cela, il nous faut un point d'appui que sera ce nouveau bureau. Il va nous permettre de mettre en place un plan d'actions test durant 18 mois ».

Deux VRP de la région

Après l'ouverture officielle de ce bureau en terres britanniques, Xavier Bertrand et le président de la CCI Hauts-de-France, Philippe Hourdain, ont endossé le rôle de VRP auprès d'un business club britannique qui s'est réuni à l'ambassade de France. Et ils n'ont pas hésité à promettre monts et merveilles à un public qui s'est avéré attentif et bienveillant : par exemple, la création d'un guichet unique pour faciliter toutes les démarches administratives liées à l'arrivée d'une entreprise britannique et de ses salariés, ou encore la création d'une école de langue à Calais, pour rattraper le retard de la région en la matière... S'il n'a pas souhaité donner d'objectifs chiffrés sur ces implantations et les emplois qui en découleraient, Xavier Bertrand a commenté : « Si une seule entreprise britannique décidait de s'implanter dans les Hauts-de-France, ce serait déjà une belle victoire ».

En lice pour l'agence européenne des médicaments

Une entreprise est déjà dans le viseur de la région depuis quelque temps : l'agence européenne des médicaments et ses 900 salariés, dont 10 % sont français. Les différentes villes européennes candidates à son accueil doivent déposer officiellement leur candidature pour le 31 juillet. Le choix final de cette nouvelle terre d'accueil sera fait en novembre 2017, pour une délocalisation de l'agence en mars 2019. Afin de soutenir cette candidature, Xavier Bertrand et la ministre de la santé Agnès Buzyn, ont visité ce 27 juin l'agence. « C'est l'un des premiers dossiers post Brexit qui s'inscrit dans cette logique de faire venir des emplois dans les Hauts-de-France », a souligé Xavier Bertrand. De son côté, Agnès Buzyn a déclaré : « La ville de Lille présente sur ce dossier de nombreuses qualités et en tant que ministre de la santé, je serai vigilante et veillerai à ce que l'agence européenne des médicaments puisse poursuivre son activité sans rupture dans la région, en gardant ses compétences ».

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