Brexit : les conséquences pour les Hauts-de-France
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Brexit : les conséquences pour les Hauts-de-France

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C'est officiel : le courrier déclenchant le processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne a été remis ce 29 mars à Bruxelles. En attendant que le calendrier se précise, les acteurs économiques des Hauts-de-France sont partagés entre inquiétude et opportunisme.

— Photo : CC0

Ce mercredi 29 mars 2017 marque le départ des négociations pour le Brexit, soit la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Un processus long, qui s’étalera sur deux ans, et qui comporte son lot d’incertitudes. La Première ministre britannique Theresa May a mis en place un ministère chargé du processus de sortie, dirigé par l'ancien député conservateur David Davis. Et du côté de l'Union européenne, le négociateur en chef est Michel Barnier, ancien vice-président de la Commission européenne et ancien ministre du gouvernement français.

Les points d'incertitude

Parmi les principaux points qui seront abordés, le montant du ticket de sortie : Londres a pris des engagements de contribution au budget de l’UE qui lui seront facturés au moment de la sortie. Une facture qui pourrait se chiffrer à près 60 milliards d’euros. Il faudra aussi déterminer le futur statut des Européens vivant au Royaume-Uni ou encore régler la question de l’Irlande et de l’Écosse, qui s’étaient déclarés favorables à un maintien dans l’UE. Enfin, dans le cadre du "hard Brexit" annoncé par Theresa May, et qui signifie la sortie du marché unique européen, de nombreuses interrogations persistent autour d’un éventuel accord commercial. D’autant que la Première ministre britannique n’a pas hésité à déclarer en janvier dernier que : « Pas d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord ».

Hauts-de-France : entre inquiétude et opportunisme

En attendant que tous ces points ne se voient précisés, les acteurs économiques des Hauts-de-France sont partagés entre inquiétude et opportunisme. Les chefs d'entreprises qui travaillent régulièrement avec l'Angleterre se posent des questions, à l'image du cabinet de conseils lillois Ineat, qui a réalisé, en décembre, ses trois premiers jours de prestations à Londres et reste pour le moment prudent sur la suite à donner.

Du côté de Valenciennes, cette fois, le constructeur automobile Toyota Motor Manufacturing France se pose aussi quelques questions dans la mesure où le Royaume-Uni représentait 13 % des exportations de Yaris en 2016. Éric Moyère, directeur général de TMMF, commentait en février : « Le premier impact, c'est l'évolution du taux de change, qui nous pénalise. Ce qui nous importe pour la suite, c'est que la circulation des marchandises soit préservée et qu'il n'y ait pas de barrières douanières à l'export ». Et ces inquiétudes sont loin d'êtres anecdotiques : un club transfrontalier a d'ailleurs vu le jour début février, le Channel Hub, pour éclairer les entreprises sur les impacts de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne. Sa prochaine réunion se tiendra en mai, avec pour invité Michel Barnier.

Aux côtés de ces acteurs inquiets, il y a ceux qui se réjouissent d'un Brexit qui représente une opportunité pour l'économie des Hauts-de-France. Parmi eux, Grégory Sanson, président de Lille Place Financière et directeur financier du groupe Bonduelle. Dès septembre dernier, il expliquait que des entreprises financières allaient quitter Londres et sa City pour s'implanter ailleurs dans l'Union européenne afin d'y garder un pied. Ce qui représente autant d'emplois directs pouvant être accueillis par les Hauts-de-France, mais aussi des emplois indirects avec l'arrivée de Fintech par exemple. La Région a d'ailleurs commencé à se mobiliser sur le sujet.

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