Entamée par l’annonce de la cession d’une large partie de ses activités américaines, et close par un avertissement sur les bénéfices qui a vu plonger son cours en Bourse, le dernier exercice n’aura pas été de tout repos pour Bonduelle. Le groupe nordiste de transformation industrielle de légumes (12 000 salariés), qui a clôture son exercice au 30 juin, a réalisé sur la période 2021-2022 un chiffre d’affaires de 2,89 milliards d’euros, contre 2,77 milliards d’euros au cours de l’exercice précédent, annonce un communiqué. Soit, une croissance de +1,8 %, inférieure aux objectifs annoncés à +3 %.
Chute du résultat net
Mais surtout, si le chiffre d’affaires reste en augmentation, la rentabilité, elle, s’érode fortement. Le résultat net de Bonduelle plonge de -38 %, à 35,4 millions d’euros contre 57,1 millions en 2020-2021. Un repli que le groupe estime limité, "dans le contexte actuel". Comprendre que la situation aurait pu être bien pire, entre l’effet de traîne du Covid, les rendements agricoles affectés par une météo compliquée, la guerre en Ukraine et l’inflation.
"Le groupe a fait face à un ensemble de phénomènes externes particulièrement défavorables (...). La revue des perspectives de rentabilité de notre activité de frais prêt à l’emploi en Amérique du Nord, pesant à court terme sur les performances du groupe et également liées à cet environnement, ne remet pas en cause la pertinence de cette acquisition (...)", commente Guillaume Debrosse, le DG de Bonduelle, dans un communiqué.
Hausses des prix à venir
En 2021-2022, l’activité de Bonduelle a été plombée par sa branche américaine. Si le groupe a fini par céder, avec effet au 30 juin 2022, 65 % de sa branche longue conservation aux États-Unis, il y conserve en revanche ses activités sur le frais, pourtant en difficulté actuellement. L’Europe, qui représente 46,9 % du chiffre d’affaires, a en revanche plutôt tiré les chiffres vers le haut, avec notamment +30 % sur la restauration hors foyer, qui replace l’activité au niveau de 2019.
Bonduelle "aborde l’exercice 2022-2023 avec une nécessaire prudence tout en continuant sa transformation", conclut le communiqué. Le groupe met en avant la bonne progression de ses marques, notamment Cassegrain, et sa trésorerie, renflouée par la vente des activités américaines. Le chiffre d’affaires devrait croître "de 8 à 11 %", prévoit le groupe, qui annonce des hausses de prix pour compenser l’inflation.