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Bioteos compte sur les microalgues pour dépolluer l’air intérieur
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Bioteos compte sur les microalgues pour dépolluer l’air intérieur

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Créée en 2021, la start-up lilloise Bioteos développe un système de purification de l’air, reposant sur les facultés filtrantes de microalgues. Son dispositif, actuellement en test dans le métro lillois, pourrait s’appliquer à bien des domaines.

Romain Dhenin est le cofondateur de Bioteos. Leur dispositif de filtration de l'air Oxylon est en test dans le métro lillois — Photo : Jeanne Magnien

L’air que nous respirons à l’intérieur des bâtiments publics et des logements n’a pas attendu le Covid-19 pour être vicié. Divers polluants, provenant des échappements des véhicules mais aussi, des matériaux d’ameublement, ou encore, des détergents et autres désodorisants, s’accumulent au sein des immeubles d’habitation comme des bureaux. Résultat, un cocktail chimique qui rend l’air souvent moins pollué en pleine rue, qu’en intérieur. Avec désormais, la crainte des virus aéroportés comme le Covid, la qualité de l’air intérieur est devenue un enjeu majeur de santé publique.

"Quand nous avons commencé à travailler sur notre projet, en 2019, on ne parlait évidemment pas du Covid. Mais la pandémie a mis un coup de projecteur sur notre solution. Nous avons déjà beaucoup d’appels entrants, alors que l’entreprise est tout juste créée, et que nous sommes encore en phase de test, même si nous avons déjà pu prouver que le dispositif fonctionne", dépeint Romain Dhenin, cofondateur, avec Romain Baheux, de Bioteos, créée à Euratechnologies à Willems en 2021.

Un test dans le métro lillois

Le prototype du premier produit mis au point par Bioteos, baptisé Oxylon, est visible sur un quai de la station de métro Lille-Flandre. Depuis quelques semaines, et jusqu’en juillet, cette colonne de filtration de 2,3 mètres de haut aspire l’air de la station. L’air pollué est lavé dans une eau où prolifèrent des microalgues, avant d’être rejeté, purifié. Les algues se chargent ensuite de digérer les polluants piégés dans l’eau, jusqu’à faire disparaître complètement le CO2, les composés organiques volatils et le dioxyde d’azote. Si elles ne sont pas métabolisées par les algues, les particules fines restent elles aussi prisonnières du dispositif. Des capteurs d’Atmo, l’agence régionale de surveillance de la qualité de l’air, procèdent à des relevés pour évaluer l’impact d’Oxylon, en toute indépendance. "Les stations de métro sont un bon test pour nous. En effet, les espaces ferroviaires possèdent des taux en particules fines supérieurs aux taux extérieurs. Cependant, d'après le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France ; les valeurs guides sont respectées dans les stations du métro lillois. Pour traiter toute une station de métro, il faudrait deux, voire trois colonnes par quai. Grâce à notre système breveté, Oxylon a la capacité de traiter 700 m3 d'air par heure, un débit déjà bien supérieur aux solutions de nos concurrents utilisant des microalgues."

Une gamme pour les bureaux

Outre cette imposante gamme industrielle, qui sera prête en 2023 et qui intéresse déjà plusieurs opérateurs de réseaux de transport, la start-up développe d’autres produits. Oxylon va ainsi être décliné dans un modèle plus compact et silencieux, pour les entreprises, les espaces de coworking et les centres commerciaux. Présenté au salon Vivatech de juin, ce modèle va être testé au sein des bureaux du promoteur nordiste Nacarat, avant d’être commercialisé en septembre prochain. La start-up, qui compte quatre salariés, se développe pour le moment en auto-financement et grâce à divers concours et bourses. Elle prépare une levée de fonds pour 2023, année durant laquelle elle vise un chiffre d’affaires de 300 000 €. Pour arriver au million d’euros, dès 2024.

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