BioDemain soutient les agriculteurs dans leur conversion au bio 
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BioDemain soutient les agriculteurs dans leur conversion au bio 

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Depuis 2018, BioDemain s’engage auprès des agriculteurs en les finançant tout au long de leur conversion au bio, une période très précaire pour les exploitants. Ses gammes de produits "pas encore bio", séduisent les distributeurs et les consommateurs.

Stéphane Delevassé et Maxime Durant ont lancé BioDemain pour accompagner les agriculteurs dans leur conversion au bio — Photo : BioDemain

L’histoire de BioDemain, c’est avant tout celle d’une prise de conscience. "J’ai un grand-oncle agriculteur, qui a voulu passer son exploitation en bio il y a quelques années. Mais entre la hausse des coûts et la perte en rendements, non compensés par les subventions, il a dû renoncer. Il a même vendu sa ferme. Cette histoire m’est vraiment apparue comme illogique, et m’a donné l’envie de soutenir ces agriculteurs qui essayent d’aller dans le bon sens, en réduisant leur impact sur l’environnement," présente Maxime Durant. En 2018, il crée BioDemain à Lille, avec Stéphane Delevassé, alors qu’ils sont encore étudiants.

Un surcoût de 90 %

Concrètement, BioDemain rachète au prix du bio la production d’agriculteurs encore en phase de transition. Une période délicate, d’environ trois ans, durant laquelle les agriculteurs, pour être labellisés bio, doivent adopter toutes les pratiques de la charte. Mais ne peuvent pas présenter leurs produits comme bio, et donc, prétendre aux tarifs correspondants. Leur rentabilité est souvent mise à rude épreuve. "En moyenne, les agriculteurs bio vendent leurs produits 89 % plus chers que le conventionnel, ce qui correspond à peu près à la hausse de leurs coûts de production. Même avec des subventions, beaucoup renoncent. BioDemain vient combler ce manque à gagner", détaille Maxime Durant.

Début 2019, BioDemain se lance avec quatre agriculteurs partenaires. La PME en compte une centaine aujourd’hui, dont elle fait transformer la production en soupes, compotes ou jus de fruits, chez d’autres partenaires. "Nous cherchons à laisser le plus de valeur ajoutée possible du côté des agriculteurs. S’ils sont en mesure de nous proposer directement de l’huile d’olive, ou de la farine par exemple, nous leur achetons ces produits déjà transformés," précise le dirigeant. Vendue en magasins bio, la gamme BioDemain annonce la couleur : "Cette soupe n’est pas (encore) bio", peut-on lire en orange vif sur l’étiquette. Une démarche de transparence qui séduit. "Nous répondons à une attente des agriculteurs, mais aussi des consommateurs et des distributeurs, en proposant des produits aux standards du bio, éthiques et fabriqués en France, 5 à 10 % moins chers que la moyenne du bio Français. Notre gamme s’est étoffée très rapidement et compte une quinzaine de produits, et de nouveaux sont en préparation", assure Maxime Durant.

Vers les 7 millions d’euros de chiffre d’affaires

Après avoir levé 1,2 million d’euros, pour moitié en crowdfunding, au printemps dernier, BioDemain a également lancé en mars dernier une deuxième marque, Transition. Destinée aux rayonnages de la grande distribution traditionnelle, elle est déjà disponible dans une soixantaine de supermarchés, et vise une clientèle moins habituée à consommer bio. La PME s’ouvre ainsi un large marché, qui devrait encore accélérer sa croissance. "Nous avons réalisé 30 000 euros de chiffre d’affaires en 2019, 150 000 euros en 2020, et on devrait dépasser le million d’euros cette année. Nous visons les 6 ou 7 millions d’euros l’an prochain, mais surtout, nous serons en mesure d’accompagner 500 agriculteurs dans leur transition, et de créer de nouvelles filières de transformation", se projette Maxime Durant.

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