Qu’attendiez-vous de votre participation à l'émission de M6 "Qui veut être mon associé ?" ?
Maxime Durand : Au moment du tournage en février 2021, nous avions déjà quasiment bouclé notre levée de fonds de 1,2 million d’euros, la moitié en dette et la moitié en capital. Nous avions même dû refuser certaines propositions. Dans l’émission, nous offrions 5 % de notre capital contre 110 000 euros mais, à ce moment-là, nous cherchions un mentor davantage que des fonds. Quelqu’un qui puisse nous conseiller, nous ouvrir un réseau et nous guider dans notre changement d’échelle, puisque nous avons réalisé 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2021, et prévoyons 6 ou 7 millions en 2022.
Quel souvenir gardez-vous du tournage de l’émission, qui a eu lieu il y a quasiment un an ?
M.D. : Le tournage a été un peu stressant, il ne faut pas se planter dans sa présentation et risquer de voir son projet "démonté" devant deux millions de Français. Le jury ne prend pas de gants et bouscule les candidats assez facilement, il ne faut vraiment pas laisser de faille. Cela n’apparaît pas au montage, mais nous avons eu par exemple des débats assez houleux autour de la marge avec certains des entrepreneurs présents lors du tournage.
Pour les besoins de l’émission, il faut accepter de tout dévoiler devant la caméra, son business model, son taux de marge, ses ambitions… ça ne vous a pas posé problème ?
M. D : Au fil des émissions, on voit bien que certains candidats ne sont pas toujours très à l’aise au moment d’exposer en public certains éléments de leur stratégie, qui ne seraient pas forcément bien perçus des consommateurs. En ce qui nous concerne, nous n’avons aucun problème avec la transparence, y compris sur nos marges. Au contraire, en tant qu’entreprise à impact, c’était l’occasion pour nous de présenter clairement notre démarche et nos valeurs au plus grand nombre.
Comment s’est passée la suite pour vous, une fois les caméras éteintes ?
M.D : Quelques mois après le tournage, nous avons repris les discussions avec chacun des investisseurs intéressés. Il est apparu assez rapidement que ni Marc Simonici, ni Jean-Pierre Nadir [les fondateurs de Meetic et d’Easyvoyage, NDLR] n’avaient réellement la disponibilité de s’impliquer dans le projet, ils étaient tous les deux très pris à ce moment-là. Finalement, nous sommes donc partis avec Anthony Bourbon, le fondateur de Feed, qui est officiellement rentré au capital de BioDemain en octobre. Il s’est montré très présent depuis, nous sommes assez bluffés par sa disponibilité ! Nous avons des contacts réguliers avec lui et nous avons pu le consulter sur des questions précises. C’est intéressant pour nous parce que nous n’avons pas du tout la même mentalité, il est très orienté "business", nous davantage "impact", la confrontation est souvent riche. Mais nous restons totalement indépendants dans nos choix et nos orientations bien entendu.
Aucun regret ?
C’est une très bonne expérience pour nous, qu’il s’agisse du tournage en lui-même ou des retombées. Depuis la diffusion, nous sommes extrêmement sollicités, notamment par des distributeurs, des agriculteurs et des consommateurs. Cela fait beaucoup de mails à trier et on verra ce qu’il en sort quand ça se sera un peu décanté. Mais cela nous a évidemment offert, en plus de la rencontre avec Anthony Bourbon, une visibilité très intéressante.