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Bigben Interactive s’impose dans les jeux vidéo
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Bigben Interactive s’impose dans les jeux vidéo

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Distributeur nordiste d'accessoires de jeux vidéo et de smartphone, ainsi que de matériel audio, Bigben Interactive compte aussi, depuis quelques années, parmi les éditeurs de jeux vidéo. Son ambition ? Devenir leader mondial des jeux milieu de gamme d'ici trois à cinq ans.

Benoît Clerc dirige le pôle édition de jeux vidéo chez Bigben Interactive et entend devenir "d’ici trois à cinq ans" le leader mondial des jeux vidéo de milieu de gamme — Photo : ESL, le JDE

Depuis son siège de Lesquin (Nord), la société Bigben Interactive est en passe de devenir un acteur incontournable de l’édition de jeux vidéo. Fondée en 1980 par Alain Falc, son actuel dirigeant, l’ETI nordiste compte, sur son exercice 2018-2019, près de 650 collaborateurs, pour un chiffre d’affaires de 245,5 M€. Ce dernier est réalisé avec quatre activités : la distribution d’accessoires autour du jeu vidéo (56,4 M€), d’accessoires pour tablettes et smartphones (109,8 M€), de matériel audio (30,2 M€) et enfin, l’édition de jeux vidéo (49,1 M€).

Si cette dernière activité est la plus jeune, c’est aussi celle qui affiche la plus forte croissance, avec +42,9 % entre les deux derniers exercices. Et l’ETI n’a pas fini d’appuyer sur l’accélérateur dans ce domaine. « Notre ambition, c’est de devenir, d’ici trois à cinq ans, le leader mondial des jeux vidéo de catégorie AA, c’est-à-dire de milieu de gamme », annonce Benoît Clerc, qui dirige le pôle édition de Bigben Interactive. Pour y parvenir, l’entreprise « a quatre ou cinq places à conquérir », complète-t-il.

Un positionnement sur des jeux vidéo de milieu de gamme

Depuis la distribution d'accessoires jusqu’à l’édition de jeux vidéo, Bigben Interactive a peu à peu remonté la chaîne de valeur sur un marché en croissance. « Nous avons acquis, il y a environ sept ans, la licence du jeu de rallye automobile WRC, raconte Benoît Clerc, et nous avons rencontré le succès dès le premier opus. À partir de WRC5, nous avons connu une forte croissance, qui a poussé notre conseil d’administration à accélérer cette activité. Nous avons donc construit un catalogue. »

Bigben Interactive se concentre sur les jeux de sports mécaniques, et de sport en général, les jeux de simulation et ceux d’action et d'aventure. Le point commun ? Ils s’adressent tous à une clientèle d’experts. « C’est un segment trop petit pour que les majors s’y intéressent, commente Benoît Clerc. Nos jeux ont peut-être des décors moins riches, mais ils demandent un niveau d’habileté plus important. »

Des studios de création spécialisés

Si Bigben Interactive a retenu ce positionnement, c’est qu’il ne peut clairement pas jouer dans la même cour que des éditeurs comme Ubisoft, qui ont des budgets de production supérieurs à 100 M€. Pour autant, le créneau des jeux AA présente un vrai potentiel : WRC s’est ainsi écoulé à plus d’1 million d’exemplaires. Quant aux autres jeux du nordiste, ils passent aisément la barre des 300 000 exemplaires.

L’éditeur sort 12 à 15 titres par an, dont la moitié est réalisée par ses propres studios. Pour se donner les moyens d’atteindre ses objectifs, Bigben Interactive a fait l’acquisition de quatre studios de création de jeux, au cours des dix-huit derniers mois. La dernière opération, réalisée à la rentrée 2019, concerne le français Spiders, spécialisé dans les jeux d’action et d’aventure. « Chaque studio que nous achetons est ultra-spécialisé. Nous voulons des champions dans leur domaine », souligne Benoît Clerc.

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