
Le groupe industriel chinois Envision va implanter une usine de batteries électriques, à Douai (Nord), sur le site du constructeur automobile Renault. L’annonce officielle a été faite le 28 juin à l’occasion d’un déplacement du président de la République, Emmanuel Macron. Les détails de ce projet d’envergure, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, sont désormais connus.
Un investissement de 2 milliards d’euros
L’investissement se chiffre à 2 milliards d’euros pour cette future usine de batteries électriques. Les travaux vont démarrer en 2022, pour s’achever en 2024, avec une capacité de 9 gigawattheures (GWh). Cette première phase doit générer près de 1 000 emplois. Une extension, envisagée à l’horizon 2030, devrait porter la capacité de production de batteries à 24 GWh, et le nombre d’emplois créés à 2 500.
Ce projet va recevoir 200 millions d'euros d’aides publiques, la répartition entre l'État et les collectivités locales restant à préciser. Cet argent public financera une partie de l’usine, mais aussi des adaptations au sein du site de Renault. Affichant un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros, Envision est spécialisé dans les énergies renouvelables : il conçoit et vend des éoliennes connectées. Ce groupe chinois n’est pas sans lien avec Renault puisqu’il a racheté en 2018 AESC, l’activité batteries électriques de Nissan (resté propriétaire à hauteur de 20 %). C'est d'ailleurs cette filiale japonaise qui va porter le projet d'usine de batteries à Douai.
La pierre angulaire d’ElectriCity
Cette usine de batteries est la pierre angulaire du pôle ElectriCity de Renault. Dans le cadre de sa stratégie de relance, le constructeur automobile a réuni ses trois usines des Hauts-de-France - à savoir Douai, Maubeuge (Nord) et Ruitz (Pas-de-Calais) - en un seul et unique pôle dédié à la production de véhicules électriques. La production doit démarrer dès la fin de l'année avec la Megane eVision, et se poursuivra avec la Renault 5 électrique.
ElectriCity compte ainsi produire "400 000 véhicules électriques par an d’ici 2025", selon Luciano Biondo, directeur de ce pôle régional dédié à l’électrique. Une ambition qui devrait conduire à la création de 700 emplois directs. Le constructeur mise sur une optimisation des coûts, pour proposer des véhicules électriques à prix abordable.
Avec ce pôle et l’arrivée de l’usine de batteries, Renault veut assurer un avenir à ses 5 000 salariés dans les Hauts-de-France, en particulier à ceux de l’usine de Douai qui ne tourne actuellement qu’à hauteur de 8 % de sa capacité de production.