Automobile : Une filière régionale qui doit se repenser
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Automobile : Une filière régionale qui doit se repenser

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Industrie Le Pôle Automobile Nord - Pas-de-Calais organisait fin novembre une journée dédiée aux perspectives de cette filière marquée par la crise économique
— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Pôle Automobile Nord -Pas-de-Calais organisait mi novembre le FEAL (Forum on european Automotive Industry), mobilisant des acteurs régionaux, français mais aussi européens autour des perspectives de l'industrie automobile, modifiée de façon profonde et durable par la crise de 2008. Il ressort de cette journée que pour pérenniser son développement, l'industrie automobile doit partir à la conquête de nouveaux marchés et jouer la carte de l'innovation pour s'adapter aux nouvelles tendances de consommation.




Un poids de taille en région

La réussite de cette industrie dans sa reconversion, ou du moins sa transformation, est un enjeu majeur pour le Nord - Pas-de-Calais. Arrivée il y a longtemps dans le cadre d'un plan de sauvegarde pour faire face au déclin du charbon, la filière automobile représente aujourd'hui dans le Nord - Pas-de-Calais un chiffre d'affaires de 13 Md€. C'est aussi quelque 50.000 emplois directs, soit plus d'un quart des effectifs salariés industriels en région. La filière a la particularité d'être structurée autour de 7 grands donneurs d'ordre : Renault Douai, PSA Peugeot Citroën, la Française de Mécanique, STA, Toyota, MCA et Sevelnord. Une industrie qui figure donc parmi les plus importantes en Nord - Pas-de-Calais, aux côtés de l'agroalimentaire, la métallurgie et la chimie.






De nouveaux marchés

Le marché européen demeure à ce jour la place forte de l'industrie automobile régionale : le site de Toyota Onnaing réalise par exemple 86 % de son chiffre d'affaires par les ventes de Yaris à l'étranger. Toutefois, ce marché est en déclin et l'avenir se trouve plutôt du côté de la Russie, de la Chine et du reste de l'Asie, des pays de l'Est ou encore de l'Amérique latine... Pour le site de STA Ruitz, la Russie représente déjà 20 % de ses volumes à l'export. La Française de Mécanique expédie, quant à elle, 5.000 moteurs en moyenne par mois vers la Chine et 4.000 vers la Russie.Des nouveaux marchés qui nécessitent, en raison de la forte concurrence, des adaptations, ainsi MCA (Maubeuge Construction Automobile) produit un modèle de Kangoo développé pour le marché japonais. De son côté, Toyota Onnaing va investir 8 M€ pour produire une Yaris dédiée au marché nord-américain. Investir, innover : deux actions nécessaires pour profiter de ces nouveaux marchés.






S'adapter aux tendances

Préoccupations écologiques, nouvelles attentes des consommateurs : qu'elle soit électrique ou non, la voiture de demain sera en tout cas différente et les acteurs de la filière doivent s'y préparer. Cela nécessite d'engager, dès aujourd'hui, une réflexion sur les nouvelles sortes de mobilité, les nouveaux matériaux, nouvelles motorisations, utilisations, etc. Enfin, les PME du secteur automobile doivent repenser leur manière de travailler : la crise a montré qu'il n'est plus possible pour elles de travailler en exclusivité pour cette industrie, d'autant plus qu'elles le faisaient bien souvent uniquement en région. Charge à elles de trouver de nouveaux secteurs d'activités dont elles pourraient faire bénéficier leur compétence, comme le ferroviaire, la mécanique ou la plasturgie.

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