Après une première levée de fonds de 400 000 € en 2017, vous venez de lever un million d’euros. En quoi cela marque-t-il une nouvelle étape du développement de Permettez-moi de construire ?
Aurélien De Nunzio : La première levée de fonds nous avait permis d’effectuer nos premiers recrutements et de lancer véritablement notre activité. Aujourd’hui, Permettez-moi de construire est très bien référencé et a trouvé son modèle. Nous voyons arriver entre 50 et 70 demandes de renseignements par jour, et nous accompagnons entre 50 et 100 particuliers par mois dans leurs démarches pour l’obtention de permis de construire de tous types, dans toute la France. Nous mettons en avant un taux de réussite de 98 %, et remboursons les 2 % de nos clients qui n’obtiennent pas leur permis. C’est sur ce modèle de service payant que nous avons construit l’entreprise et assis sa notoriété, et grâce à cela nous réalisons un chiffre d’affaires de 250 000 €. Désormais, nous sommes en mesure de lancer la deuxième phase du développement de l’entreprise, en capitalisant sur notre réputation, la confiance des clients et les données que nous recueillons.
Comment va évoluer votre modèle ?
A. D. N. : Grâce au service que nous proposons pour les permis de construire, nous recueillons beaucoup de données sur des travaux prévus par des particuliers, très en amont. Nous avons des détails, souvent très précis, sur la nature et l’ampleur des projets de nos clients, six à huit mois avant leur réalisation. Ce sont des informations que nous pouvons monétiser auprès de beaucoup de partenaires, dans le BTP mais pas seulement ; elles peuvent intéresser le secteur bancaire, l’assurance, des fournisseurs d’énergie… Nous allons nouer des partenariats avec des acteurs reconnus dans les domaines susceptibles d’intéresser nos clients et de les aider dans leurs travaux. S’ils le souhaitent, nous pourrons les mettre en relation. Notre stratégie repose sur le volontariat et la confiance, et sur une politique « RGPD friendly » : il ne s’agit pas de vendre les données de nos clients à qui veut, elles seront divulguées à leur initiative et de façon contrôlée.
Quand pensez-vous lancer cette nouvelle offre ?
A. D. N. : Nous sommes en train de la construire peu à peu, pour en proposer une première version fin 2019, qui sera étoffée au fil du temps. Dans l’intervalle, nous allons essayer de gagner davantage de clients ; jusqu’à présent, 95 % de notre clientèle nous arrivent grâce au bouche-à-oreille et à notre référencement naturel. Nous allons gagner en volume en baissant nos tarifs – notamment pour réduire un frein qui demeure important pour certains de nos prospects – et en faisant un peu plus de publicité. Cette stratégie devrait nous permettre de boucler, à court terme, 300 à 400 dossiers par mois, pour faire passer notre chiffre d’affaires mensuel de 50 000-60 000 € à 100-150 000 €. La baisse des tarifs sera compensée par la hausse des volumes, qui nous attirera aussi, mécaniquement, davantage de partenaires.
