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Amorcées avant la crise, les mutations de l'immobilier accélèrent
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Amorcées avant la crise, les mutations de l'immobilier accélèrent

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Dans le secteur tertiaire, terminé l’open space classique, les entreprises sont désormais à la recherche de locaux qui s’adaptent à leurs nouveaux usages. Dans ce contexte de mutations accélérées par la crise sanitaire, le flex office ou le coworking ont le vent en poupe.

Dans le contexte de mutations accélérées par la crise sanitaire, le flex office ou le coworking ont le vent en poupe — Photo : Fizkes

Malgré une baisse de moitié de son volume sur l’immobilier de bureaux en 2020, Lille a maintenu sa deuxième place française, après Lyon. "C’est un marché de bon père de famille, avec une croissance stable et 200 000 m² de bureaux par an. Cette stabilité rassure les acteurs économiques", indique Benoît Fouvez, dirigeant de l’entreprise Arrow Immobilier. Si le marché a redémarré cette année dans la capitale des Flandres, pour sa cousine picarde, la reprise est en revanche plus compliquée. "À Amiens, explique Jérémy Da Costa, d’Entreprise Immobilier, le marché a été atone en 2020, et cela peine à reprendre, d’autant qu’on souffre de la concurrence des grandes villes, et il y a très peu d’offres par rapport à la demande, pour des petites et moyennes surfaces, notamment sur le neuf".

Être au bureau, comme à la maison

Et c’est pourtant bien vers le neuf que la demande se dirige, "car les clients veulent des bureaux dans l’ère du temps, surtout après la crise sanitaire". L’accent est mis sur le volet environnemental, avec des bâtiments isolés, à basse consommation. La hauteur sous plafond passe en moyenne de 2,30 mètres à 2,70 mètres. La luminosité est privilégiée, mais aussi les espaces verts ou les terrasses bien exposées. "Le bureau doit ressembler à la maison, venir sur son lieu de travail doit être agréable, car l’on s’y rend moins souvent avec le télétravail, il faut que ce ne soit plus une routine", selon le dirigeant d’Arrow. Des projets qui demandent "davantage d’accompagnement pour l’aménagement des locaux", ajoute Jérémy Da Costa, "l’aspect social devient très important". L’Open space classique est repensé pour devenir un flex office, avec des espaces de travail et des ambiances différents. "Il y a un espace avec des tables hautes, un deuxième plus cosy avec un faux plafond, un troisième avec des tableaux aux murs, etc. Beaucoup d’espaces pour s’isoler, mener une réunion avec deux ou trois personnes, ou encore des phones box", détaille le dirigeant lillois.

Une pénurie de foncier ?

Si les PME ont pu mettre en œuvre ces projets de déménagement dans de nouveaux locaux, en majorité des locations, les grandes entreprises qui utilisent quant à elles 4 000 à 5 000 m², sont encore frileuses. Alors l’accent est mis sur le co-working. "Ces entreprises ont embauché pendant la crise, explique Benoît Fouvez, et craignent de se retrouver avec un manque de place quand tous les salariés ne seront plus en télétravail. On leur propose cette solution, en périphérie de la MEL, métropole européenne de Lille. Ça permet aussi aux salariés de faire moins de temps de trajet".

Si les marchés amiénois et lillois ne sont pas comparables, les deux dirigeants ont tout de même une inquiétude en commun : les problèmes de délivrance de permis de construire. "Il y a une raréfaction du foncier, et les maires sont de plus en plus réticents, explique Jérémy Da Costa, ils autorisent les permis uniquement s’il y a de la création d’emplois et un développement justifié". Benoît Fouvez craint quant à lui une pénurie de foncier, d’ici trois ou quatre ans, dans la métropole lilloise.

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