Les levées de fonds à peine perturbées par la crise russo-ukrainienne. En 2022, les start-up françaises sont parvenues à battre leur record de l’année précédente : leur collecte totale s’est élevée à 13,6 milliards d’euros (+23,6 % par rapport à 2021), à travers 914 opérations (+10,9 %), selon un décompte d’In Extenso Innovation Croissance et l’Essec. La performance est d’autant plus remarquable qu’elle intervient sur un marché du capital-risque en berne (-12 % d'argent levé en 2022 sur le continent). Au classement européen, l’Hexagone passe donc deuxième, devant l’Allemagne (et ses 8,9 Md€), mais derrière le Royaume-Uni (21,6 Md€). Pour autant, prévient l’étude, cette dynamique exceptionnelle cache une "bascule" entre un premier semestre "euphorique" et un "net ralentissement" depuis l’été. Et pour cause : même s’ils ont encore beaucoup de fonds à injecter dans l’économie, les investisseurs accordent désormais "une place plus centrale [à] la rentabilité […] et une attention particulière aux valorisations très chahutées". Ce qui contraint les start-up à retarder leurs opérations, démontrer leurs capacités de développement, voire à licencier une partie de leur personnel.
