Le plus dur est à venir pour les entreprises. La hausse actuelle des taux d’intérêt présente, "à moyen terme, un risque de durcissement [de leurs] conditions de financement", avertit le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), dans son rapport annuel. Le risque ne porte pas tant sur les dettes en cours (majoritairement à taux fixes) que sur celles qui seront contractées à l’avenir. De fait, le coût de financement moyen s’est d’ores et déjà renchéri : il est passé de 1,15 %, en janvier, à 2,37 %, en juin, soit "son niveau le plus haut depuis mai 2014". En parallèle, "les difficultés d’approvisionnement et la hausse des prix des matières premières […] ont davantage exacerbé les vulnérabilités des entreprises". Les plus exposées aux prix de l’énergie (métallurgie, chimie, automobile, construction…) et les moins en capacité de répercuter la flambée (services), apparaissent comme les plus fragilisées. Et même si "cette pression sur les marges" est à relativiser, compte tenu d’une "situation financière relativement saine" des sociétés au sortir de 2021, le HCSF prévient : cette résilience "sera mise à l’épreuve dans le nouvel environnement de taux d’intérêt qui se dessine".
