La situation financière des entreprises vire au rouge. Certes, les caisses sont encore bien remplies - en France, leur trésorerie, estimée à 927 milliards d’euros en juillet, était encore supérieure de 33 % par rapport à fin 2019 (+4 % en un an), selon Allianz Trade. Mais cette abondance de liquidités s’explique en partie par un recours à de nouveaux prêts bancaires, d’où un endettement financier record (2 074 Md€), en hausse constante depuis le Covid-19. Une situation qui coûte d’autant plus cher aux sociétés que les taux d’intérêt remontent. Pour ne rien arranger, elles avaient commencé à puiser dans leurs réserves dès l’année dernière, affirme l’assureur-crédit. La faute, principalement, aux problèmes d’approvisionnement. Pénuries et hausses de prix ont fait gonfler les stocks des entreprises européennes (+7 jours en six mois), comme leurs besoins en fonds de roulement (64 jours de chiffre d’affaires en moyenne, 53 en France, +10 dans les deux cas). S’y ajoute désormais la crise énergétique : elle fait peser des "menaces existentielles" sur les entreprises des secteurs les plus gourmands (métallurgie, papeterie, chimie, électricité…), s’alarme l’étude.
