Le vin français boit la tasse aux États-Unis. Les exportations de bouteilles ont reculé de 28 % en un an (hors mousseux), entre octobre 2019 et septembre 2020, selon les douanes. Mais sous cette "chute sans équivalent depuis plus de vingt ans" se cache surtout l’effondrement de 47 % des ventes de vins tranquilles soumis aux surtaxes américaines, imposées, fin 2019, dans le cadre du litige entre Washington et Bruxelles sur les aides à Airbus. Ce qui, ramené à la valeur des exportations 2019, représente une perte de 500 millions d’euros. Résultat, la part de marché de ces produits tricolores a fondu de près de 11 points, au profit de l’Italie (+7 points), épargnée par les sanctions, et de la Nouvelle-Zélande (+3 points). Autre conséquence : les États-Unis ont massivement reporté leurs achats vers les marchandises non-taxées (+40 points de parts de marché !), comme le vrac, dont les ventes ont triplé, ou les vins plus concentrés en alcool. La viticulture est le secteur le plus exposé à ces sanctions américaines : leur montant potentiel est estimé à 285 millions d’euros par an.
