Les salariés vont-ils regagner en 2023 le pouvoir d’achat qu’ils ont perdu en 2022 ? Au deuxième trimestre, leur rémunération s’est en tout cas davantage calée sur le rythme de l’inflation. Selon l’Urssaf, le salaire moyen par tête (SMPT, soit la masse salariale divisée par l’effectif moyen constaté en France) a progressé de 0,8 % en trois mois et de 4,5 % sur un an. C’est, à chaque fois, 0,1 point de plus que l’évolution des prix. Un gain très relatif, au regard des pertes enregistrées en 2022. Le SMPT a alors progressé de 5,2 % en moyenne (0,1 point sous l’inflation hors tabac). Mais ce chiffre ne prend en compte ni le chômage partiel (encore répandu à l’époque, dans la foulée du Covid-19) ni les primes exceptionnelles, type partage de la valeur (5,4 milliards d’euros versés sous cette forme, quasiment 3 fois plus qu’en 2021). Corrigée de ce double effet, la croissance du salaire moyen ne s’affiche plus qu’à +4,2 %. Soit un recul du pouvoir d’achat d’1,1 point. À elles seules, les primes ont permis d’atténuer le choc de 0,5 point. Mais l’Urssaf rappelle que les revalorisations automatiques du Smic ont aussi contribué à soutenir les salaires.