Le pôle de compétitivité du végétal, qui fête ses 10 ans cette année, a obtenu en janvier le label gold du cluster européen management excellence, destiné à démontrer l'excellence des clusters tout en renforçant leur visibilité à l'étranger. « C'est important pour Végépolys d'être identifié par la sphère européenne. Cela nous permet d'être intégré à des réseaux de clusters internationaux et d'être davantage sollicité sur des appels à projets », se félicite Gino Boismorin, son directeur. Le pôle ligérien vient d'ailleurs d'être retenu par Bercy, dans le cadre d'un appel d'offres, pour accompagner les entreprises du végétal sur des projets européens.
Une antenne en Amérique latine en 2015
Cette stratégie internationale, Végépolys la déploie depuis plusieurs années à travers différents axes. D'abord avec le PIC (Plants Interclusters), un consortium créé en 2010 qu'il anime et qui regroupe plusieurs pôles français du végétal : Calimed (Montpellier), Terralia (Avignon), Qualitropic (La Réunion). Mais également en emmenant des entreprises ligériennes à l'étranger afin d'identifier de potentiels partenariats ou en organisant des évènements à caractère international sur son territoire, tel le VIBE (sur les salons Sival et du végétal à Angers) qui accueille des entreprises étrangères. Depuis 3 ans, le pôle est implanté en Chine via son antenne Végépolys China. « Nous avons sur place un VIE partagé avec plusieurs sociétés locales du végétal. » Une seconde antenne, Végépolys Latina, est en cours de création en Amérique latine, toujours avec un VIE. « L'idée est de chasser en meute avec des entreprises complémentaires. »
Une plateforme fin 2015 pour tester les produits en amont
Positionné sur plusieurs marchés, allant des semences aux substrats en passant par la protection de la plante et le machinisme agricole, le pôle mise sur l'innovation. Il s'appuie sur son centre de R&D ainsi que sur un réseau de 85 laboratoires partenaires. « Nous sommes capables de mobiliser des experts internationaux lorsque nous n'avons pas les ressources en interne. » Pour Gino Boismorin, l'innovation est une priorité, notamment pour pallier aux difficultés actuelles de l'horticulture. « C'est une filière en mutation avec des entreprises qui se regroupent. Il y a un potentiel de développement, mais ce sont des entreprises qui, d'une manière générale, ont besoin d'innover dans leurs technologies. Nous avons un rôle important à jouer dans ce sens. » Des mutations que Végépolys essaie d'anticiper pour toutes les filières du végétal. Il vient de mettre en place un living lab dédié et prévoit la création d'une plateforme web, fin 2015, pour que les entreprises du secteur puissent tester leurs produits auprès des consommateurs avant de les mettre sur le marché. « Nous devons absolument comprendre les attentes des gens pour imaginer les produits de demain.. »
Pas d'impact des baisses de dotation de l'État
Après 10 ans d'existence, Végépolys - qui compte 24 salariés - regroupe 350 adhérents sur toute la France dont les 2/3 sont basés en Pays-de-la-Loire, 300 entreprises qui emploient plus de 3.000 personnes, 250 projets ont été labellisés. Il soutient une cinquantaine de projets chaque année dans lesquels sont investis environ 50 M€. Le pôle possède 2 antennes en régions Centre (depuis 2011) et Bretagne, à Saint-Pol-de-Léon (29), depuis fin 2014. Son budget annuel est de 2 M€, dont la moitié provient de fonds publics. Déficitaire d'un peu moins de 50.000 € en 2014, son ambition est d'atteindre l'équilibre à fin 2015. Contrairement à beaucoup de pôles de compétitivité français, Végépolys ne sera pas réellement impacté par la baisse des dotations de l'Etat. « Les collectivités locales - Régions Pays-de-la-Loire, Centre et Bretagne, Département, agglos de Saumur et d'Angers... -, considèrent le végétal comme un axe majeur. Ce sont nos principaux contributeurs. La part de l'Etat est moindre. »
Végépolys
(Angers) Président : J.-A. Cesbron Directeur : Gino Boismorin Budget : 2 M€ 24 salariés 02 41 72 25 67 www.vegepolys.eu