Vacances actives
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Si les dirigeants d'entreprise partent en moyenne moins longtemps en vacances que leurs salariés, l'importance de ce temps de déconnexion ne doit pas être sous-estimée. A chacun sa recette pour recharger batteries et stratégie !

— Photo : Le Journal des Entreprises

Cette année encore, le constat devrait se répéter : les patrons de PME partent – beaucoup - moins longtemps en vacances que leurs salariés. Selon une étude publiée en juillet 2017 par l’éditeur en ligne Vistaprint, ils prennent en moyenne moins de dix jours de congés l’été, et sont même 12 % à ne pas quitter leur bureau en juillet et en août. Visiblement pas de gaité de cœur, puisque la majorité d’entre eux déclarait dans cette même étude ressentir le besoin de déconnecter au moins 12 ou 13 jours consécutifs. Ce que recommandent d’ailleurs les professionnels de santé, qui soulignent que l’effet bénéfique de la coupure estivale est optimal à partir de deux semaines de vacances.

Pas étonnant, dans ces conditions, que les dirigeants de PME considèrent à 60 % que « gérer leur entreprise est émotionnellement épuisant ». A noter que dans ce domaine comme dans d’autres, les disparités territoriales existent : les dirigeants parisiens prennent en moyenne davantage de vacances que leurs homologues en région. Un effet du stress de la capitale, sans doute !

Pas assez déconnectés

Les raisons de ce présentéisme forcené sont connues : l’été est souvent une période plus calme, propice à attaquer les dossiers laissés en souffrance durant l’année. Mais c’est surtout l’absence de revenus durant les vacances qui est pointée du doigt par les chefs d’entreprise, ainsi que l’angoisse - parfois totalement irrationnelle - de laisser leur activité sans pilote pendant cette période. Du coup, la déconnexion, même lorsqu’elle existe, n’est jamais totale. Rares sont les patrons qui coupent complètement avec leur entreprise et ne jettent pas un coup d’œil à leur messagerie. Et cette année, avec la Coupe du monde de football et ses matches rediffusés et commentés dans les bureaux, on peut imaginer sans risque de se tromper que certains patrons chercheront à rattraper en août la productivité perdue en juillet !

L’été peut devenir un moment d’inspiration privilégié pour réfléchir à sa stratégie, sans la pression du quotidien.

Et pourtant. A l’heure où les formations sur l’art du lâcher prise se multiplient et où le développement personnel figure en bonne place dans l’arsenal du parfait manager, les bienfaits d’une mise entre parenthèses estivale ne sont plus à démontrer. Pour le dirigeant, bien sûr, qui peut prendre le large ou de la hauteur (au premier sens du terme s’il est marin ou amoureux des cimes !). L’été devient alors ce moment d’inspiration privilégié pour réfléchir à sa stratégie, échafauder de nouveaux projets, élaborer une vision, sans la pression du quotidien. Et pour ses collaborateurs, c’est aussi l’assurance de retrouver à la rentrée un patron reposé et régénéré, gage d’une meilleure qualité de vie au travail !

Alors, au moment de boucler sa valise pour d’autres horizons, faut-il y glisser le dernier budget prévisionnel, l’intégrale des ventes à l’export ou l’organigramme en cours de refonte ? Ou plutôt, un ou deux livres inspirants, un billet pour un concert en plein air et une inscription à un stage de taï-chi ? A chacun sa technique de relaxation. L’idée, c’est de rentrer avec une énergie et une créativité renouvelées. Alors, bonnes vacances - plus ou moins - actives !

Ce billet a été publié dans Le Journal des Entreprises n°373, juillet-août 2018, toutes éditions.

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