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Strasbourg : La sphère politique, scientifique et économique plaide pour accueillir l'Agence européenne du médicament
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Strasbourg : La sphère politique, scientifique et économique plaide pour accueillir l'Agence européenne du médicament

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Au lendemain du Brexit, la candidature de Strasbourg pour accueillir l'Agence européenne du médicament, actuellement basée à Londres, a rapidement trouvé un écho auprès de la sphère politique, scientifique et économique locale.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Tout est parti des réseaux sociaux, au lendemain du Brexit. Une idée émise par un élu de l’opposition au conseil municipal de Strasbourg, le chef d’entreprise Eric Senet (groupe Flam’s) a été le point de départ d’une vague de soutien en faveur du transfert de l’Agence européenne du médicament (EMA), de Londres à Strasbourg.

Eric Senet sur son compte Facebook (25 juin) :
« Au fait, l'agence européenne des médicaments (EMA, équivalent du FDA américain) se trouve à Londres et ne pourra suite au Brexit y rester. Je verrai bien cette agence s'installer à Strasbourg ».

Jugée « prématurée » fin juin par le maire de Strasbourg, Roland Ries, la candidature de Strasbourg a cependant rapidement trouvé un écho auprès de la sphère politique, scientifique et économique locale.

Lettre à François Hollande

Le 1er juillet, Philippe Richert, président de région Grand Est, a écrit au Président de la République, François Hollande. Il voit dans ce transfert l’opportunité de « donner une nouvelle impulsion politique à la construction de l’union européenne ». Et plus localement, une occasion de consolider la position de Strasbourg, capitale européenne, et de son parlement.

Olivier Klotz, président du Medef Alsace et Jean-Luc Heimburger, président de la CCI de Strasbourg Bas-Rhin, sont aussi, entre autres, en faveur du transfert de l’EMA, une institution employant 500 personnes à Londres.

Tous ces partisans pointent les nombreux arguments qui pourraient faire pencher la balance en faveur de Strasbourg : outre que la Pharmacopée européenne s’y trouve déjà, l’agglomération veut aussi faire des technologies du médical dans leur ensemble un de ses leviers de croissance économique pour les années à venir. Cette spécialité, reconnue par le label French Tech que Strasbourg a obtenu conjointement avec Mulhouse l’année dernière, doit encore se renforcer avec le lancement officiel cette année d’un campus des technologies médicales. La ville dispose d’une université classée dans le top 100 au niveau mondial avec 3 prix Nobel encore en activité ou encore d'un établissement de pointe, l'Institut de recherche contre les cancers de l'appareil digestifs, l'Ircad dirigé par le professeur Marescaux.

Des atouts nombreux

Sans compter le dynamisme du secteur pharmaceutique en Alsace, comme le souligne Jean-Luc Heimburger : « Le dynamisme du pôle chimique et pharmaceutique allemand et bâlois bénéficie pleinement à l’Alsace : le secteur de l’industrie pharmaceutique y emploie plus de 26.400 personnes, à travers près de 400 entreprises telles que Lilly France, Novartis ou Weleda. Ces sociétés ont choisi notre région en connaissance de cause et le Pôle de compétitivité Biovalley illustre les liens étroits noués avec ce secteur. L’implantation de l’Agence Européenne du Médicament à Strasbourg prend tout son sens au regard de notre dimension européenne et de la réalité du transfrontalier dans notre économie », pointe ce dernier.

Mais d’autres pays n’ont pas attendu pour se positionner sur le transfert de l’agence chez eux. Espagne, Suède, Italie, Danemark et même Allemagne ont déjà eux aussi lancé leur campagne de lobbying. Et même Lyon en France…

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