Six idées fausses sur les business angels
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Six idées fausses sur les business angels

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En 2018, les business angels sont devenus les principaux investisseurs des entreprises, et surtout des start-up. Des hommes et des femmes, tels que Patrick Cantelli ou Tanguy de la Fouchardière, font jouer leur flair pour miser sur les bonnes entreprises. Mais leur rôle reste mal connu. Passage en revue de quelque-uns des préjugés qui leur collent à la peau.

Les business angels investissent dans des projets naissants, dans l'espoir d'en récolter les fruits plus tard... ou pas : le taux de perte des projets peut atteindre 20 % — Photo : Pixabay

Peu d’entre eux travaillent comme des loups solitaires. La plupart adhèrent à des réseaux régionaux (comme, entre autres, Alsace Business Angels et Yeast, dans le Grand Est , Provence Business Angels, en Région Sud ; ou encore Le Mans Sarthe Investissements, en Pays de la Loire), lesquels sont eux-mêmes parfois réunis sous la bannière France Angels. Cette fédération regroupe 70 réseaux à travers la France.

« Nos réseaux vont au-devant des créateurs via les pépinières ou incubateurs et se rapprochent des différents concours et structures », explique le président de France Angels, Tanguy de la Fouchardière. Quelques clics sur le site de France Angels permettent de contacter un réseau à proximité de sa région d’implantation. En général, le business angel investit près de chez lui pour faciliter l’accompagnement.

1 - Un business angel ne s’intéresse qu’aux finances de l’entreprise

« J’étais dirigeant d’une petite société, lorsque j’ai découvert le monde du business angel, » raconte Patrick Cantelli, aujourd’hui président de l’association Arts et Métiers Business Angels. « J’ai vite compris qu’au-delà de l’engagement financier, il y a une énergie folle chez ces personnes pour découvrir de nouveaux projets. Ils sont là en permanence, gratuitement et bienveillants ! Ils apportent de l’expérience et des réseaux. L’entreprise est déjà une aventure. Quand le créateur ouvre sa porte et son cœur à cette forme d’accompagnement, cela devient le plus souvent une belle aventure humaine. »

2 - Il cherche surtout à faire une plus-value

« On peut gagner beaucoup, mais on peut aussi perdre beaucoup », témoigne encore Patrick Cantelli. « Si on y va, c’est qu’on croit vraiment au projet et qu’on a une grosse envie d’y aller. »

En moyenne un business angel investit de 10 000 à 15 000 euros et se regroupe avec d’autres membres de son réseau pour apporter entre 200 000 et 300 000 euros au projet. Le taux de perte des projets est de 20 %. Les gros succès sont également de 20 %. « Entre les deux, c’est la survie. On cherche ensemble la meilleure solution », analyse Tanguy de La Fouchardière.

3 - Si je n’arrive pas à convaincre un business angel, inutile d’insister

Un groupe de business angels accompagne en moyenne 5 % des projets qui lui sont soumis. Pour autant, la phase d’instruction du dossier est déjà un moment d’échanges et de réflexions avec le porteur de projet, qui lui permettra d’améliorer sa façon de présenter son idée, voire de l’amender. « Quand on crée une entreprise, il ne faut jamais céder au découragement », martèle Patrick Cantelli. Autrement dit, un refus ne doit pas empêcher de retenter sa chance.

« Quand on crée une entreprise, il ne faut jamais céder au découragement. »

« Chaque fond a sa sensibilité, en fonction de l’expérience des business angel qu’il réunit. » Vendre son projet plusieurs fois, c’est aussi faire grimper son potentiel de séduction. « On a besoin de voir des vendeurs, » témoigne Florence Richardson, qui anime l’un des très rares réseaux de business angels féminins.

4 - Cet investisseur ne s’intéresse qu’aux start-up numériques

Signe des temps, la majorité des projets qui sollicitent les business angels sont liés au développement numérique, à l’intelligence artificielle et autres modèles très innovants. « Mais nous n’avons pas d’œillères, » promet Patrick Cantelli. Activités culturelles, économie sociale et solidaire ou production industrielle, les réseaux de business angels ne s’interdisent aucun secteur de l’économie.

5 - Le business angel va prendre la place de dirigeant

« Le business angel doit rester minoritaire », rappelle Tanguy de la Fouchardière. La lettre d’intention qui vient contractualiser sa participation au projet comprend un chapitre sur la gouvernance et permet de formaliser un cadre au rôle d’accompagnateur.

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