Retraites : Bercy réactive des mesures de soutien pour les entreprises perturbées par les grèves
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Retraites : Bercy réactive des mesures de soutien pour les entreprises perturbées par les grèves

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Un an après les Gilets jaunes, le gouvernement vole à nouveau au secours des entreprises impactées par les grèves et les manifestations, provoquées, cette fois, par sa réforme des retraites. Pour ce faire, Bercy ressort les mêmes mesures que celles déjà mises en œuvre en décembre 2018. Car, après une semaine, la mobilisation actuelle n’est pas sans conséquence sur l’activité économique, s'alarment déjà plusieurs organisations professionnelles.

Après une semaine de mobilisation contre la réforme des retraites, Bercy annonce plusieurs mesures de soutien aux entreprises touchées par les grèves — Photo : © Philippe LEJEANVRE

Bis repetita. Un an après le mouvement des Gilets jaunes, les entreprises vivent à nouveau un mois de décembre compliqué, en raison, cette fois, du mouvement social contre la réforme des retraites, engagé depuis le 5 décembre. Une protestation qui, elle aussi, pourrait s'installer dans la durée : la présentation officielle du projet gouvernemental, le 11 décembre, n'a fait qu'amplifier la grogne et resserrer les rangs des syndicats.

Les mêmes mesures de soutien qu'il y a un an

C'est dans ce contexte, et quelques heures à peine après le discours du Premier ministre Edouard Philippe, que Bercy a reçu les organisations professionnelles du commerce, de l’artisanat, de l’hôtellerie et des transports, en première ligne face aux grèves et manifestations. Plusieurs annonces ont été faites dans la foulée.

A commencer par la "réactivation des mesures d’étalement fiscales et sociales, de chômage partiel et le cas échéant d’autorisation d’ouverture le dimanche", qui avaient déjà été utilisées il y a tout juste un an, au plus fort de la crise des Gilets jaunes... et ce, alors même que le gouvernement venait d'alléger le dispositif. Le dispositif est toutefois orienté "dans un premier temps" vers l’Ile-de-France et le secteur du tourisme, précise le ministère de l'Economie.

De la même manière, le gouvernement va procéder à "une revue des entreprises qui ont déjà bénéficié des dispositifs de reports de charges sociales et fiscales (...), afin de s’assurer que leurs échéanciers de paiement sont cohérents avec leur situation actuelle". Bercy promet, "au cas par cas" des aménagements, "si ces situations individuelles ont évolué, de manière à ne pas mettre en difficulté ces entreprises".

Enfin, un référent va être désigné pour faire l'intermédiaire entre les fédérations professionnelles et les collectivités locales, de manière à adapter les dispositifs "les modalités d’information et d’accompagnement des entreprises en fonction de l’évolution de la situation dans les prochains jours".

Des conséquences économiques déjà palpables

C'est que les organisations professionnelles tirent déjà la sonnette d'alarme. Dans une enquête réalisée par la CPME entre les 6 et 11 décembre, la moitié des 920 dirigeants interrogés affirment ainsi avoir déjà subi une perte de chiffre d'affaires, après à peine une semaine de mobilisation. Quasiment autant (46 %) sont confrontés à des retards de livraison. Dans les deux cas, ce sont les entreprises du commerce qui disent le plus souffrir de ces conséquences.

• Le commerce touché de plein fouet

Ces résultats sont confirmés par la montée au créneau de deux fédérations du secteur. Celle du commerce coopératif et associé (FCA) évoque un recul de chiffre d'affaires de 15 %, depuis le début du mouvement, chez ses adhérents. La baisse d'activité atteindrait même 30 % en moyenne dans les grandes villes (sont citées Nantes, Toulouse, Bordeaux, Grenoble...), affirme, pour sa part, l'Alliance du Commerce. Les deux organisations déplorent une mobilisation sociale qui vient "mettre à mal", voire "casser la dynamique de la reprise" entrevue ces derniers mois.

La même inquiétude transparaît dans le sondage de la CPME, autour de cet enchaînement de mouvements sociaux en un an : 42 % des TPE-PME sondées pensent ainsi que leur impact combiné "met leur entreprise en danger".

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