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Pour Bruno Le Maire, la France doit être le leader mondial de l'hydrogène vert
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Pour Bruno Le Maire, la France doit être le leader mondial de l'hydrogène vert

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Pas un leader parmi d'autres, mais bien le leader mondial : en pleine crise du coût de l'énergie, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire nourrit de grandes ambitions pour créer en France une nouvelle filière industrielle autour de l'hydrogène vert.

Qair International construit son usine d'hydrogène vert à Port-la-Nouvelle, dans l'Aude — Photo : Qair

Alors que la hausse du prix de l’énergie touche de plein fouet les Français, particuliers comme entreprises, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire veut faire de la France le leader mondial de l’hydrogène vert. C’est ce qu’il a martelé ce jeudi 30 septembre devant les principaux énergéticiens français, en ouverture du Conseil national de l’hydrogène.

Maîtrise de l’ensemble du cycle de production

Principal atout du pays selon le ministre : sa capacité à maîtriser l’ensemble du cycle de production de l’hydrogène vert fabriqué à partir d’eau et d’électricité (électrolyse) issue d’énergies décarbonées, allant de la production d’électricité (notamment grâce aux centrales nucléaires) jusqu’à la production à proprement parler de l’hydrogène. "Aucun autre pays en Europe n’a la capacité à avoir un écosystème intégré", assure Bruno Le Maire.

Également très active sur le front de l’hydrogène, l’Allemagne étudie par exemple différentes possibilités pour faire venir de l’étranger l’électricité nécessaire à la production d’hydrogène.

Décarboner l’industrie

Au niveau des débouchés, la stratégie tricolore se concentre autour de deux cibles principales : l’industrie et les transports. Pour Bruno Le Maire, l’hydrogène doit permettre à la France de décarboner son industrie, à commencer par les aciéries et les cimenteries. Un mouvement qui ne se fera pas en un claquement de doigts, parce qu’il nécessitera notamment des dizaines de milliards d’euros d’investissement, estime Bruno Le Maire. Au niveau des transports, les avions court et moyen courriers, les trains, les véhicules utilitaires et les flottes d’entreprises pourraient être les premiers pourvus de cette technologie.

7 milliards d’euros injectés par l’État

Pour aider à faire émerger cette nouvelle filière industrielle, l’État compte investir 7 milliards d’euros d’ici à 2030. "C’est le plus gros investissement industriel que nous faisons", a indiqué Bruno Le Maire. Cet investissement public doit soutenir les projets industriels et la recherche autour de l’électrolyse, notamment afin de faire baisser les coûts de cette énergie.

Des usines, vite !

Mais pour devenir numéro un mondial, il faut aussi que les entrepreneurs du pays créent des sites industriels pour produire de l’hydrogène. Rapidement. "Dans les mois qui viennent, on doit voir des usines qui sortent de terre", exhorte le ministre de l’Économie. Pour donner corps à cette ambition énergétique, "nous aurons le site de McPhy à Belfort, le projet Air Liquide en Normandie", a-t-il poursuivi.

Le ministre a oublié de citer la jeune pousse nantaise Lhyfe. Hasard du calendrier, celle-ci inaugurait le même jour en Vendée son usine de production d’hydrogène vert, fabriqué grâce à des éoliennes. Sur place, une autre élue, Christelle Morançais, présidente du conseil régional des Pays de la Loire, a fait part de son ambition : faire des Pays de la Loire la première région de France pour l’hydrogène. Dans la course à l’hydrogène, il faut croire que les élus, quels qu'ils soient, ne jurent que par la première place...

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