Pierre Gattaz : « Les 24 Heures du Mans, c’est la France qui gagne »

Pierre Gattaz : « Les 24 Heures du Mans, c’est la France qui gagne »

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La visite a été organisée en toute discrétion pour éviter les « comités d’accueil ». Le 15 juin, Pierre Gattaz a profité de la première journée d’essais des 24 Heures du Mans pour aller à la rencontre des chefs d’entreprise du département.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Vous êtes venu à la rencontre des chefs d’entreprise sarthois. Quel message voulez-vous leur faire passer ?

Je voulais leur dire que la France a du potentiel. Nous avons énormément d’atouts avec des filières d’excellence en mesure d’exporter partout dans le monde. Prenez les 24 Heures du Mans, on ressent une immense fierté d’être français face à un tel événement de portée mondiale. C’est un véritable laboratoire d’innovations, et ça c’est la France qui gagne. Les 24 Heures du Mans, c’est une marque mondialement connue, comme la marque France. Cette France qui est admirable vu de l’étranger. Il faut donc parvenir à faire sauter les verrous et aller vers cette mondialisation qui nous tend les bras. Le monde nous attend.

Comment faire justement sauter ces verrous ?

Il faut accepter ce monde qui bouge et le changement qui va avec. C’est ce qu’il faut expliquer à nos concitoyens. On retrouvera la croissance par l’innovation et l’export. Le problème aujourd’hui, c’est les marges qui restent trop faibles pour nos entreprises. Nous sommes sous la moyenne européenne de 39%, à 32% maximum. La France est une Formule 1 mais le moteur est bridé, on a besoin de se réformer, et cela impose de sortir du donnant-donnant.

Le donnant-donnant, c’est pourtant le compromis…

On ne peut pas ouvrir une brèche de liberté et rajouter par-dessus de la complexité. On remonte les coûts du CDD et de l’intérim, cette surenchère du coût du travail n’est pas acceptable. Il faut du gagnant-gagnant.

Quel est votre sentiment face aux dernières manifestations et blocages ?

Je vois deux France. Une qui bosse avec des salariés heureux de travailler et fier de leur entreprise. Et puis je vois des minorités qui bloquent le pays avec des slogans incroyables et insupportables pour nous. Une entreprise avec des salariés malheureux, elle va au tapis. Il faut arrêter ce discours politique de lutte des classes. Il y en a marre de ces gens qui donnent des leçons et qui ne comprennent rien à ce qu’on fait dans nos entreprises.

Le Mans Sarthe