Philippe Enxerian (UIMM) : "Des marges plus faibles fragilisent les entreprises"

Philippe Enxerian (UIMM) : "Des marges plus faibles fragilisent les entreprises"

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L'Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM) Rouen-Dieppe organisait vendredi 20 mai son assemblée générale annuelle. L'organisation qui compte près de 120 adhérents est présidée par Philippe Enxerian.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Comment se portent globalement vos adhérents en 2016?

La région Normandie a beaucoup souffert depuis 2008. Nous avons perdu des entreprises et bien sûr les salariés de ces entreprises On observe néanmoins une reprise de l'activité dans certains secteurs tels que l'aéronautique qui reste structurellement très fort, ou encore l'automobile où le constructeur Renault demeure un très grand donneur d'ordre dans la région. Les inquiétudes sont plutôt su côté de la chaîne des fournisseurs du secteur pétrolier comme Vallourec, Flexifrance qui sort malgré tout d'une bonne année 2015 et aussi de Dresser Rand (filiale de Siemens) au Havre. Mais dans le même temps, la pétrochimie se porte bien du fait de l'effet conjugué de la baisse des cours du pétrole et de l'évolution favorable du dollars.

Quels sont les leviers dont dispose l'UIMM localement pour aider les entreprises du territoire?

Nous voulons être dans la prise d'initiative en apportant des réponses collectives aux besoins de nos adhérents. Nous avons bien sûr nos métiers historiques de service juridique et d'appui à la formation. Mais aujourd'hui nous mettons également l'accent sur les actions collectives comme l'Usine Digitale ou encore l'Audit Financier. Dans le premier cas, six entreprises ont atteint cette année l'objectif qu'elles s'étaient fixées de créer des liens avec l'écosystème High Tech normand. Sur cette action spécifique, nous avons d'ailleurs bénéficié du soutien de l'UIMM national ainsi que de la région. L'objectif désormais est d'ailleurs d'élargir cette action collective à l'ensemble du territoire régional.

Vous évoquez une reprise perceptible dans certains secteurs d'activité. Comment se matérialise-t-elle?

On assiste avec la reprise à une augmentation du chiffre d'affaires de certains de nos adhérents. Mais cette augmentation s'accompagne de marges moindres qui fragilisent la situation financière de ces entreprises. C'est aujourd'hui un vrai sujet pour nos adhérents qui sont beaucoup plus endettés en moyenne qu'avant la crise de 2008.