« Nous avons racheté 16.000m² de terrain à l’Inra, notre voisin, pour faire face à notre croissance. Cet été, nous démarrerons les travaux de construction des nouveaux bâtiments qui viendront, entre autres, remplacer les préfabriqués qui hébergeaient jusqu’à présent certaines de nos activités », confie François Vigneau, directeur général de la division alimentaire d’Eurofins pour l’Europe du sud.
Doublement de la surface du site nantais
Au total, le groupe qui emploie 17.000 salariés dans le monde va construire 9.000m² de nouveaux locaux, doublant ainsi la surface de son site nantais. S’il ne communique pas le montant de l’investissement, le dirigeant indique cependant qu’il est l’un des trois plus gros projets immobiliers développés par le groupe. Pour mémoire, Eurofins avait déjà investi, en 2008, plus de 6,5millions d’euros pour doubler la taille de ses laboratoires nantais, dont la surface avait alors été portée de 4.500 à 9.000m².
630 salariés
Créé en 1987 à Nantes par Gilles Martin et issu de la recherche nantaise, le groupe d’analyse, malgré le transfert de son siège au Luxembourg en 2012 et une multitude d’acquisitions aux quatre coins du monde, n’a jamais cessé de se développer dans sa ville d’origine. « Bien sûr, Eurofins se développe à marche accélérée à l’échelle internationale mais le site de Nantes grandit vite également. Depuis 1995, nous avons multiplié nos effectifs par douze. Nous employons actuellement 630 salariés sur notre site nantais et sommes un des gros recruteurs locaux avec une centaine d’embauches réalisées en 2014 », précise François Vigneau. Les recrutements vont du niveau BTS au docteur (techniciens, ingénieurs, commerciaux), avec notamment une importante équipe de plus de 80 informaticiens.
Siège opérationnel d’Eurofins en France, Nantes réunit en effet les services centraux du groupe tels que l’informatique, le marketing, la comptabilité, les achats, le social,etc.
Diversification des activités
Surtout, à partir de son cœur de métier, l’analyse de l’authenticité des vins et des eaux, Eurofins a procédé à une diversification très large de ses activités nantaises dans les secteurs de la biologie moléculaire, de l’analyse des contaminants (métaux lourds, pesticides…), dans la chimie nutritionnelle (la composition des aliments), la détection de l’amiante et l’analyse de l’eau. « Nantes est le centre de référence du groupe dans le domaine de l’analyse de l’authenticité. Mais nous avons également créé de nouvelles activités dans lesquelles, sans avoir une expertise unique, nous sommes tout à fait en pointe », commente François Vigneau.
Pour répondre à une législation de plus en plus contraignante en matière de santé publique, Eurofins a ainsi créé en 2014, à Nantes, un laboratoire de détection de l’amiante qui procède aux diagnostics amiante dans les transactions de maisons, pour les déchets intégrés aux enrobés routiers et aussi aux analyses de l’air dans le cadre des chantiers de désamiantage.
De même, l’unité de test de biologie moléculaire du laboratoire de Nantes vient de créer une nouvelle méthode d’analyse basée sur la technologie des puces à ADN. Celle-ci permet de détecter et d’identifier jusqu’à 21 espèces animales simultanément dans les produits d’alimentation et les produits alimentaires. « Les méthodes analytiques existantes n’étaient plus suffisantes pour répondre aux exigences actuelles des industriels visant à vérifier que la composition de leur produit est conforme aux règlements mais aussi aux indications portées sur les emballages. Les fabricants veulent également s’assurer de l’absence d’espèces indésirables dans leurs produits, par exemple de la viande de cheval dans la viande bovine », remarque François Vigneau.
Un campus d’envergure mondiale
Le site nantais est ainsi devenu une des trois plus gros campus d’analyse alimentaire en Europe, voire dans le monde. « Nos équipes de chercheurs de haut niveau continuent à travailler sur de nombreux axes de recherche et de développement. Cette politique s’inscrit dans la stratégie du groupe qui poursuit à la fois la spécialisation de ses laboratoires dans des domaines d’expertise pointus tout en offrant à ses clients une gamme toujours plus étendue de prestations de services de bioanalyse grâce son portefeuille technologiques de méthodes analytiques.
Forte croissance
« Notre ambition est de continuer à croître par la création de nouvelles activités et la conquête de nouveaux marchés », conclut François Vigneau.
Rien que cette année, le P-dg Gilles Martin compte réaliser deux cents millions d’euros de chiffre d’affaires de plus que l’an passé, notamment en menant plusieurs grosses acquisitions (lire ci-contre). En 2014, le groupe avait réalisé 1,4milliard d’euros de chiffre d’affaires, pour un Ebitda de 230millions.
