Macron-Le Pen : le match des programmes économiques
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Macron-Le Pen : le match des programmes économiques

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Emmanuel Macron et Marine Le Pen devront se départager le dimanche 7 mai. Le candidat du mouvement En Marche et la représentante du Front national se sont qualifiés, dimanche 23 avril, pour le deuxième tour de l'élection présidentielle. Quelles sont les mesures économiques de ces deux finalistes que tout oppose ?

— Photo : Le Journal des Entreprises

Les Français ont choisi. C’est le candidat du mouvement En Marche qui est arrivé en tête à l’issue de premier tour de l’élection présidentielle, le dimanche 23 avril. Il est talonné par Marine Le Pen, la candidate du Front national, qui accède, 15 ans après son père, au deuxième tour du scrutin. Principal enseignement de ce srutin : les deux partis politiques traditionnels ne sont pas qualifiés. Exit le candidat des Républicains François Fillon (19,91%), du Parti Socialiste Benoît Hamon (6,35%), ou encore celui de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon (19,64%), malgré un score très élevé. Avant le second tour, le dimanche 7 mai, Le Journal des entreprises revient sur les principales mesures économiques des deux finalistes.

Emmanuel Macron : « Les employeurs économiseront près de 1 800 euros par an et par salarié au Smic »

C’est l’une des mesures symboliques du candidat d’En Marche : la création d’une assurance chômage pour les entrepreneurs. En somme, Emmanuel Macron propose un filet de sécurité pour les créateurs d’entreprise. Il envisage également de l’étendre à tous ceux qui démissionnent de leur entreprise, ainsi qu’aux indépendants et aux professions libérales.

Pour aider les entreprises à embaucher, Emmanuel Macron propose d'en « baisser les cotisations sociales employeurs de six points en remplacement du crédit d'impôt compétitivité emploi, et jusqu’à dix points au niveau du Smic. Les employeurs économiseront près de 1.800 euros par an et par salarié au Smic », chiffre le candidat. A propos du temps de travail, l’ancien ministre de l’Economie promet d’assouplir les 35 heures. « Il faut s’adapter aux individus. On peut ainsi imaginer que les branches professionnelles négocient une possibilité pour les salariés qui le souhaiteraient de travailler moins à partir de 50 ou 55 ans : 30 heures, 32 heures, pourquoi pas ?, a-t-il détaillé à L'Obs en novembre. En revanche, quand on est jeune, 35 heures, ce n’est pas long. Il faut donc plus de souplesse, plus de flexibilité. »

Face aux nombreuses réglementations, le candidat veut créer un site internet unique pour aider les chefs d’entreprise. Celui-ci a pour objectif de donner à chaque TPE ou PME les obligations légales et conventionnelles qu’elles doivent respecter en fonction de sa situation. Enfin, l’ancien ministre de l’Economie promet « d’imposer les grands groupes de l’Internet sur leur chiffre d’affaires réalisé sur le sol français en luttant contre l’optimisation fiscale ».

Marine Le Pen « Instaurer un vrai patriotisme économique en se libérant des contraintes européennes »

Dans son entreprise de "dédiabolisation" du Front national, Marine Le Pen a construit un programme économique bien moins libéral que celui proposé par son père il y a 15 ans. Exemple ? Instaurer un patriotisme économique. La candidate prévoit de « réserver une partie de la commande publique aux PME ».

Marine Le Pen espère également rétablir une monnaie nationale dans l’objectif d’améliorer la compétitivité. Cette mesure s’inscrit dans ce qu’elle appelle la « mise en place d’un protectionnisme intelligent ». Très discutée, elle pourrait, selon les observateurs, avoir comme conséquence d’augmenter le prix des produits importés. Si elle est élue, Marine Le Pen promet également de « mettre en place une taxe additionnelle sur l’embauche de salariés étrangers afin d’assurer la priorité nationale à l’emploi des Français ». Elle assure vouloir fixer l’innovation en France. Comment ? « En empêchant, en cas de subvention publique, que la société soit cédée à une société étrangère pendant dix ans. »

Côté financement des entreprises, la candidate frontiste entend créer des taux préférentiels à destination des TPE sous la supervision de la Banque de France. Afin d’abaisser les charges sociales des TPE-PME, elle prévoit de fusionner les dispositifs « d’allègement de charges sociales de manière dégressive ».

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