Sauter le pas ? La question ne s’est pas vraiment posée. « Nous devions changer nos méthodes de travail et de gestion », assure Jean-Michel Bérard, fondateur et président du directoire du groupe lyonnais Esker, l’un des principaux acteurs tricolores de solution de dématérialisation de documents en mode cloud (SaaS). Ce sera alors, pour cet homme formé à l’INSA, la méthode dite « Agile », formalisée dans les années 1980 aux Etats-Unis et en Asie. Une méthode de gestion en amélioration continue appliquée depuis 2011 au sein des équipes R&D d’Esker puis progressivement auprès de l’ensemble des équipes (support technique et RH). « Nous étions jusqu’alors sur des méthodes de type BTP : chacun travaillant en silos, sur sa spécialité », précise Jean-Michel Bérard. Un mode de travail à l’ancienne en décalage dans un secteur des solutions SaaS, réputé fortement concurrentiel. « Il est plus difficile de trouver un bon collaborateur qu’un client. Nous devons, pour recruter, proposer un environnement de travail qui offre, dans un cadre donné, de l’autonomie à nos équipes », relève le dirigeant.
Rendre visible
Depuis le déploiement de cette méthode « Agile », l’on parle alors en interne de « product owner », de « scrum masters » (facilitateurs de cette méthode « Agile » nommé au sein des équipes), de « sprint », de « dashboard » ou encore de « stand-up review ». Autant de points et étapes clé à la mise en place de cette méthode de gestion en amélioration continue dont l’un des objectifs est de rendre visible la chaine de gestion et de la partager en cassant les hiérarchies. Dans les bureaux d’Esker sont alors affichés des tableaux de suivi « intuitifs » sur lesquels sont collés une myriade de post-it (voir photo). « C’est une façon de connaître en un coup d’œil l’état d’avancement des missions en cours », se félicite Jean-Jacques Bérard, vice-président R&D d’un groupe qui affiche un CA 2015 à 58,5 M€ (qui a doublé vs 2008).
50 recrutements
Concrètement, cette nouvelle méthode « Agile » a permis, selon la direction, de multiplier chaque année par 6 le nombre de produits proposés par Esker. « Auparavant, nous sortions un produit phare tous les 2 ans, contre 3 par an aujourd’hui. Nous améliorons par ailleurs tous les 15 jours nos solutions », explique Jean-Jacques Bérard. Le déploiement de la méthode « Agile » a également permis de faciliter certaines étapes jusqu’alors confiées à des tiers (comme les tests ou l’architecture des logiciels) désormais aux mains des développeurs. Pour soutenir son développement en France et à l’international, l’éditeur lyonnais lance par ailleurs une campagne de recrutement d’une cinquantaine de collaborateurs (dont une vingtaine d’information au sein de la R&D). Soit une hausse de 13 % de ses effectifs. L’entreprise a alors constitué une équipe – réunissant neuf collaborateurs issus des services RH, R&D et support technique – chargée d’animer cette campagne massive de recrutement. « Nous réfléchissons aussi à faire évoluer nos process de recrutement, notamment en faisant visiter nos locaux avant chaque entretien d’embauche », souligne Annick Challancin, DRH du groupe. Le groupe a depuis le début de l’année reçu 250 demandes de développeurs pour 11 recrutements effectifs.
L’éditeur lyonnais de solutions SaaS (CA : 58,5 M€ dont 60 % à l’export // 380 collaborateurs) déploie sur l’ensemble de ses fonctions une méthode de gestion en amélioration continue (dite méthode « Agile » ou méthode « Scrum »). Et lance en parallèle une importante campagne de recrutements.
