Lorraine : Un projet à 100 M€ et quelques conditions

Lorraine : Un projet à 100 M€ et quelques conditions

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Le président du groupe Chinois Inesa, Qiang Wang, s’est déplacé en personne en Meuse pour évaluer le site retenu pour installer une usine de LED.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Le projet a fait très forte impression sur les membres du gouvernement mais aussi dans les allées de la COP21 : une usine à 100M€, 60.000m² de planchers, une tour de 18 étages, des espaces dédiés à la culture franco-chinoise, la création de 200 emplois au minimum, le tout en pleine campagne meusienne, à quelques centaines de mètres de la gare Meuse TGV.

Quand le groupe chinois Inesa, par le biais de sa filiale Shenan, veut conquérir le marché européen de l’éclairage par LED, il s’en donne les moyens. Sous la tutelle administrative de la ville de Shanghai, le géant chinois pèse 8Md€ de chiffre d’affaires et entend bien s’imposer sans délai avec ces solutions d’éclairage basse consommation sur lesquelles les Européens ont déjà été dépassés. L’usine meusienne doit servir à asseoir cette domination et à inonder un marché qui va peser plusieurs milliards d’euros.


A l’occasion de la COP21

Après la lampe à incandescence, la transition avec les lampes fluo-compactes, l’avenir semble s’éclairer pour la technologie LED ou Light-Emitting Diode : la promesse de consommer quelques watts et de pouvoir choisir la couleur de son éclairage. Les Chinois d’Inesa ont saisi l’occasion de la COP21 pour détailler leurs ambitions et attirer les collectivités en leur vendant la « ville basse consommation », éclairée par des solutions « Made In Meuse », disposant de tous les labels français et européens afin de pouvoir envahir les rayonnages. Mais après les ronds de jambe, les dirigeants chinois ont voulu voir le site afin de l’évaluer : la délégation était menée par Qiang Wang, le grand patron d’Inesa en personne. Arrêt à la gare Meuse TGV, tout le monde descend, les élus meusiens prennent la main pour vanter les mérites du site choisi pour implanter l’usine, à 500 mètres des quais, à 20 minutes de l’A4, à proximité de l’A31, au cœur de l’Europe… Pas de quoi impressionner le patron chinois qui pointe immédiatement la faiblesse du réseau routier meusien menant aux grands axes et les difficultés pour acheminer les composants de base élaborés en Chine. Un point noir pour la logistique de l’entreprise et une difficulté pour garantir des coûts optimisés qui n’a pas échappé aux Chinois : le site retenu n’est pour l’instant pas très bien desservi par la route. Les élus s’engagent à élargir les routes, et garantissent que le recrutement ne posera pas de problème.