Les petites entreprises ont augmenté leurs salaires de 3,1 % entre décembre 2021 et juin 2022
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Les petites entreprises ont augmenté leurs salaires de 3,1 % entre décembre 2021 et juin 2022

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Les petites entreprises n’ont pas hésité à mettre la main au portefeuille pour soutenir le pouvoir d’achat de leurs salariés. C’est ce que révèle une enquête analysant plus de 400 000 bulletins de paie de TPE et de PME.

Dans les TPE et les PME françaises, les salaires ont augmenté de 3,1 % en moyenne entre les mois de décembre 2021 et de juin 2022 — Photo : mojo_cp

Face à l’inflation et aux difficultés de recrutement, les petites entreprises françaises ont massivement augmenté leurs salaires. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le Cercle Perspectives, qui regroupe 17 cabinets d’expertise-comptable indépendants comme In Extenso, TGS ou Fiteco. L’analyse de 433 000 bulletins de paie émis par des TPE et des PME montre que les employeurs ont augmenté les salaires de 3,1 % en moyenne entre les mois de décembre 2021 et de juin 2022.

"L’enquête porte sur les taux horaires bruts, ce qui permet d’analyser que les éléments pérennes de la rémunération", explique Laurent Chapart, président du Cercle Perspectives. N’entrent ainsi pas dans le champ de l’enquête les primes ou encore les absences pour maladie. Ces résultats s’inscrivent dans la lignée des enquêtes du ministère du Travail, qui assurait que les salaires de toutes les entreprises du privé – et pas seulement ceux des TPE et PME – avaient augmenté de 3 % entre le 30 juin 2021 et le 30 juin 2022.

Fortes augmentations dans l’hôtellerie-restauration

L’intérêt de cette enquête, c’est qu’elle montre que les petites entreprises tricolores – 98 % des entreprises analysées emploient moins de 50 salariés – ont mis la main au portefeuille, bien qu’ayant moins de capacités financières que les ETI et les grandes entreprises. Et d’après le président du Cercle Perspectives, TPE et PME ont été particulièrement généreuses ces derniers mois. "Les autres années, les augmentations salariales étaient plutôt de l’ordre de 1 à 1,5 %", estime Laurent Chapart. Ce changement de braquet s'explique d’une part par le contexte inflationniste avec des salariés soucieux de préserver leur pouvoir d’achat, et d’autre part par un marché de l’emploi tendu pour les entreprises, qui ont tendance à augmenter les salaires tant pour conserver leurs salariés que pour attirer de nouveaux collaborateurs.

Les revalorisations salariales restent plus marquées dans les secteurs connaissant des tensions de recrutement. C’est par exemple le cas de l’hôtellerie-restauration (+5,23 %) et des transports (+3,68 %), les deux secteurs qui ont connu les plus fortes revalorisations. Mais les hausses de salaires concernent au final tous les secteurs d’activité, de la communication (+3,01 %) à la finance (+2,84 %), en passant par le BTP (+2,81 %) et l’industrie manufacturière (+2,79 %).

Les bas salaires privilégiés

Deuxième enseignement de l’étude : les employeurs revalorisent en priorité les salaires les plus bas. La rémunération des non-cadres augmente de 3,16 % quand celle des cadres n’est que de 2,76 %, selon le Cercle Perspectives. Structurellement moins payées que les hommes, les femmes bénéficient elles aussi d’un petit effet de rattrapage. Leur salaire augmente de 3,16 %, légèrement plus que ceux des hommes (+3,06 %).

Sur le plan géographique, l’étude montre que la hausse des salaires est généralement plus forte en régions qu’à Paris (+2,99 %). Elle est particulièrement dynamique dans les Hauts-de-France (+3,23 %), en Auvergne-Rhône-Alpes (+3,2 %) et sur la moitié ouest de la France : Pays de la Loire (+3,22 %), Nouvelle-Aquitaine (+3,17 %), Bretagne (+3,17 %) et Normandie (+3,12 %). Les hausses sont plus modérées dans le Centre-Val de Loire (+2,85 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (+2,88 %), les deux seuls territoires dont les salaires progressent moins vite qu’en région parisienne.

Même si elles ne prennent pas en compte tous les éléments de rémunération comme les primes, ces revalorisations salariales restent toutefois près de deux fois inférieures à l’inflation, qui culmine à plus de 6 % sur un an à fin octobre, selon l’Insee.

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