
22 % des TPE/PME françaises ont investi en lien avec une préoccupation environnementale (économie d’énergie, recyclage…) en 2023. Ce chiffre revêt une importance accrue quand on relève que la moitié des petites et moyennes entreprises françaises ont investi en 2023 : et parmi elles, 43 % ont réalisé un investissement vert.
Certes, l’environnement n’est pas le premier motif d’investissement des entreprises. Il est encore devancé par le renouvellement d’équipements et la modernisation. Mais "il semble devenir un facteur structurel d’investissement pour les PME/TPE", analysent Bpifrance et Rexecode, dans leur Baromètre PME/TPE de novembre. Cette montée en puissance est assez remarquable pour que les auteurs de l’enquête lui consacrent un focus spécifique.
Le déclencheur de la crise énergétique
Sans surprise, la crise énergétique a joué un rôle déclencheur ou accélérateur, selon près de la moitié des dirigeants de PME/TPE qui ont réalisé des investissements verts. Mais au départ, la motivation est portée par la sensibilité personnelle du dirigeant d’entreprise (36 %), devant les objectifs d’image ou de réduction de coûts. Un argument de poids a pu convaincre sur ces enjeux : la moitié des dirigeants a constaté que leur consommation d’énergie a diminué à production donnée grâce aux mesures de sobriété énergétique.
Pas de conflit avec d’autres investissements
Un signe révélateur de l’installation durable de ces préoccupations environnementales dans les stratégies est que pour deux tiers des PME/TPE ayant réalisé des investissements verts, ceux-ci ne sont pas entrés en conflit avec d’autres types d’investissements. 30 % indiquent même que tous leurs investissements intègrent désormais des motifs environnementaux. La principale raison de non-réalisation d’investissements verts en 2023 est l’absence d’alternatives technologiques, devant les contraintes de ressources (finances ou temps).
Les bilans carbone à la traîne
Pour l’année 2023, les trois principaux objets d’investissement sont le changement du système d’éclairage (pour 47 % des entreprises), les systèmes de gestion des déchets (39 %), et le parc automobile de l’entreprise (32 %). Celui-ci devrait prendre la première place de cette liste pour les trois prochaines années, un peu devant la formation des collaborateurs et la réalisation d’un bilan carbone. Pour ce dernier, le travail reste à faire : si près de neuf PME/TPE sur dix (88 %) savent ce qu’est un bilan carbone, seulement 5 % des entreprises en ont réalisé un, d’après cette enquête. Un quart des sondés n’ayant pas effectué de bilan carbone compte le faire prochainement.