Notre enquête le montre. Les grandes agglomérations, au-delà de 400.000 habitants, affichent une meilleure santé économique que les agglomérations moyennes. Pourquoi ?
Les très grandes agglomérations ont un profil de métropoles. Elles sont des pôles économiques lourds mais aussi des pôles administratifs. Stable, l’économie publique y joue un rôle d’amortisseur. Souvent, elles disposent de l’atout touristique, spécifique à ces très grandes villes. Et leurs tissus productifs sont souvent plus diversifiés que les agglomérations moyennes. Trop de spécialisation peut affaiblir un tissu productif local.
Les élus locaux peuvent-ils vraiment peser sur le développement économique de leurs agglomérations ?
On a beaucoup fantasmé sur les dynamiques économiques territoriales. Au niveau macro-économique, la croissance crée de l’emploi, de la richesse. Au niveau d’un territoire, les mécanismes sont plus complexes. La richesse créée localement peut partir ailleurs, à travers les transferts de salaires hors de l’agglomération. La grande ville crée de la valeur mais, dans ce cas, n’en profite pas totalement. À mes yeux, les élus doivent donc agir sur la qualité de l’environnement, la capacité de leur territoire à retenir les jeunes actifs.
Peut-on accuser les grandes métropoles de capter la richesse au détriment des autres territoires ?
C’est vrai, ce sont de superbes machines à créer de la richesse. Mais elles en redistribuent aussi beaucoup, à travers notamment les revenus de ceux qui travaillent dans les agglomérations mais vivent hors de leurs frontières. Elles irriguent ainsi des zones moins urbaines qui profitent de ce développement.
Pour Olivier Portier, analyste territorial, les grandes villes créent de la valeur. Mais elles n’en profitent pas totalement. La richesse créée localement s'exporte, à travers les transferts de salaires hors de l’agglomération. Les élus doivent donc agir sur la qualité de l’environnement pour retenir les jeunes actifs.