Les femmes lèvent toujours moins de fonds que les hommes
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Les femmes lèvent toujours moins de fonds que les hommes

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Les femmes dirigeantes de start-up lèvent moins de fonds que leurs homologues masculins, constatent l'association StartHer et le cabinet de conseil KPMG dans un baromètre paru le 1er mars. Néanmoins le montant des sommes levées par des femmes a progressé en 2016 pour s'établir à 126,6 millions d'euros. Une forte croissance cachant encore des inégalités qui ont la vie dure.

— Photo : Le Journal des Entreprises

126,6 millions d’euros. C’est le montant levé par les entrepreneuses en 2016 selon le baromètre StartHer-KPMG. L’association, qui œuvre pour donner de la visibilité aux femmes dans le numérique, et le cabinet de conseil soulignent dans un baromètre que les levées de fondsinitiées par des femmes sont en forte croissance. L’année dernière, leur volume a bondi de 84% par rapport à 2015. « La croissance des levées de fonds féminines ne se contente pas de se poursuivre, elle s’accélère fortement !, constate Audrey Soussan, de l’association StartHer, dans un communiqué. 2016 a été une année particulièrement propice aux levées de fonds Tech en France. Si cette accélération suit le marché et ne permet pas aux femmes d’opérer un réel rattrapage, les projets féminins sont tout aussi ambitieux que les projets masculins. On retrouve la même proportion de levées au troisième tour ou plus. Reste donc à déterminer si les femmes ont raison de limiter la taille de leur tour de financement. »

Les femmes lèvent moins de fonds que les hommes

Sur le podium des levées de fonds d'entreprises dirigées par des femmes en 2016, on retrouve la foodtech parisienne de Julia Bijaoui, Frichti, avec 12 millions d’euros. Devant Splio, 11 millions d’euros, et Afrimarket, avec 10 millions d’euros levés. Malgré tout, les entrepreneuses peinent encore à s'imposer. « Seules 13% des start-up qui ont levé des fonds en 2016 sont dirigées par une femme, soit un recul de deux points par rapport à 2015 », tempèrent ainsi StartHer et KPMG. Parmi les 600 start-up ayant levé des fonds en France, seules 70 sont dirigées par des femmes.

L’autre inégalité révélée par l’étude concerne les montants levés par les femmes. Qu’importe le tour de table, les femmes lèvent toujours moins de fonds que les hommes. Le ticket moyen s’établit à 1,8 million euros pour les femmes contre 3,5 millions euros pour les hommes. « Les acteurs traditionnels du financement de l'amorçage, majoritairement gérés par des hommes, peuvent être tentés d’investir dans leurs semblables, analyse Nicolas Beaudouin, directeur du développement Paris & Centre à KPMG. En raison de la diversité des profils d’investisseurs, le financement participatif est naturellement plus ouvert. Pourtant des signes indiquent clairement que les choses changent : beaucoup de fonds souhaitent rééquilibrer leurs investissements. » Et de conclure : « C’est donc le moment de créer une vraie dynamique dans tous les espaces dans lesquels se répand l’idée d’entreprendre, et d’amplifier la diversification des secteurs d’activités. »

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