Les exportateurs français plutôt optimistes pour 2021
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Les exportateurs français plutôt optimistes pour 2021

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Malgré le manque à gagner subi en 2020 avec la crise sanitaire, les exportateurs français affichent leur optimisme et pensent majoritairement augmenter leur chiffre d’affaires à l’export cette année.

78 % des entreprises françaises pensent augmenter leur chiffre d’affaires à l’export en 2021 — Photo : Shutter B

Sans surprise, le bilan 2020 reste mitigé pour les exportations des entreprises françaises : 4 sur 10 ont vu leurs ventes à l’étranger reculer, selon le baromètre que vient de publier Euler Hermès. Les raisons qui reviennent en boucle sont la décélération de la demande externe liée aux restrictions sanitaires, les perturbations des chaînes de valeur et enfin le Brexit. Toutefois, 36 % des entreprises ont vécu la crise du Covid comme une période d’opportunité et ont vu leurs exportations croître en 2020. Elles appartiennent majoritairement à des secteurs stratégiques, qui ont comblé les manques des chaînes de valeur internationales : secteurs du numérique, des biens d’équipement et services aux entreprises.

De belles perspectives 2021

L’année en cours est porteuse de réelles opportunités commerciales pour les exportateurs français. Selon Euler Hermès, la demande de biens et services adressée à la France devrait connaître une croissante de plus de 59 milliards d’euros cette année, par rapport à 2020. Autant de débouchés à saisir, pour combler le manque à gagner dû à la crise sanitaire et estimé à environ 125 milliards d’euros.

Ainsi, 78 % des entreprises françaises pensent augmenter leur chiffre d’affaires à l’export en 2021. Et parmi elles, 42 % envisagent "avec certitude" une croissance de leurs exportations. Les secteurs où l’optimisme est le fort sont les biens d’équipement (63 %), l’agriculture, l’énergie et le bâtiment (62 %), les travaux publics (44 %) et les biens de consommation (44 %).

D’abord en Union Européenne

Où se situent les opportunités commerciales pour les exportateurs français ? Plus de 50 % de la demande devrait provenir de l’Union européenne, avec l’Allemagne (+7,9 milliards d’euros), la Belgique (+ 4,2 milliards d’euros), l’Espagne (+ 4 milliards d’euros) et l’Italie (+ 3,9 milliards d’euros), sans oublier le Royaume-Uni (1,7 milliard). Pas de surprise à ce niveau-là, selon Euler Hermès, car le tropisme européen reste fort, pour les exportateurs français. Cela ne les empêche pas de se tourner aussi vers des horizons plus lointains, pour aller chercher de la croissance : États-Unis (+ 3,9 milliards d’euros), Chine (1,7 milliard), mais aussi le Canada, les Émirats arabes unis, le Maroc, le Cameroun et le Sénégal.

Pharmaceutique, transport et agroalimentaire

L’analyse d’Euler Hermès confirme trois secteurs comme particulièrement bien placés pour profiter du rebond de la demande mondiale. Il s’agit du secteur pharmaceutique (+ 6,4 milliards d’euros), des équipements de transports (+ 6,1 milliards d’euros) et de l’agroalimentaire (+ 5,5 milliards d’euros). Selon les analystes d’Euler Hermès, les exportateurs français auraient tiré les leçons de la crise sanitaire : diversifier leurs marchés pour ne pas réduire sa dépendance à une zone d’exportations.

Des risques d’impayés

Si les perspectives sont positives, les exportateurs devront rester particulièrement vigilants quant aux risques d’impayés. Selon Euler Hermès, ce risque, resté masqué par un soutien étatique conséquent en 2020, devrait montrer son vrai visage en 2021. Le nombre de défaillances, qui a reculé en 2020 et dans le monde (– 10 %), ne reflète pas la vraie santé financière des entreprises. Attention donc à ne pas anéantir des efforts de diversification qui pourraient s’avérer contre-productifs en cas de non-paiement.

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