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Le remboursement des prêts garantis par l'État ne doit pas pénaliser les entreprises, prévient Emmanuel Macron
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Le remboursement des prêts garantis par l'État ne doit pas pénaliser les entreprises, prévient Emmanuel Macron

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À six mois des premières échéances de remboursement des prêts garantis par l’État, le président de la République Emmanuel Macron a d’ores et déjà annoncé un double geste pour éviter aux entreprises une crise de trésorerie.

Le président de la République Emmanuel Macron a promis aux entreprises qu’elles pourront, au besoin, revoir avec leur banque les conditions de remboursement de leur PGE, l’an prochain — Photo : Capture d'écran Twitter

Du pragmatisme et de la souplesse avant toute chose. Non, les prêts garantis par l’État (PGE) ne doivent pas devenir un problème pour les entreprises, après avoir été une solution à la crise du coronavirus. À l’occasion des Rencontres de l’U2P, à Paris, le 16 septembre, Emmanuel Macron a tenu à rassurer les patrons sur ce point de crispation potentiel. Pour prévenir toute future tension sur les trésoreries, le président de la République a ainsi édicté deux principes clairs, à six mois des premiers remboursements.

Les conditions de remboursement doivent être négociables

Premier engagement : "Il ne faut pas que les échéances soient appliquées de manière mécanique" à tous les bénéficiaires de PGE. "Là où il y a des secteurs en grande difficulté, on continuera à réaménager [les conditions de remboursement], parce que nous n’allons pas fragiliser maintenant des entreprises que nous avons sauvées quelques mois auparavant. Ce serait absurde", a expliqué Emmanuel Macron.

« Aucune entreprise ne doit être fragilisée par le début de ces remboursements. »

De la même manière, pas question d’entraver la reprise post-épidémique à cause de cette dette héritée du Covid-19. "Un besoin d’investissement, de relance, ne doit pas être freiné par la trésorerie", a prévenu le chef de l’État. D’où la nécessité, pour les banques, "[d’accompagner], de manière individualisée, les entreprises qui en exprimeraient le besoin, pour examiner les possibilités d’aménagement des conditions de remboursement de ces prêts garantis". Le sujet fait d’ores et déjà l’objet de "concertations" entre Bercy et le secteur bancaire.

En contrepartie, les entreprises sont priées de ne pas abuser du système. "On va faire attention" à ceux qui seraient tentés de profiter du PGE pour restructurer leur trésorerie sans lien avec la crise du coronavirus, a souligné le président de la République dans un sourire. Manière surtout de montrer que les autorités n’étaient pas dupes quant aux possibles effets d’aubaine liés à ces prêts massifs. Au dernier décompte, arrêté au 3 septembre, 142,1 milliards d’euros avaient été accordés à 688 275 entreprises depuis mars 2020.

L’allongement de la durée des PGE reste lettre morte

Pas sûr que l’ensemble de ces bénéficiaires se satisfasse du double geste annoncé par le chef de l’État. Il ne répond pas en effet à une vieille revendication : l’allongement de la durée totale du PGE. Elle reste fixée à six ans, différé d’amortissement inclus (lequel peut s’étendre sur deux années). Le ministre délégué aux PME Alain Griset se disait, en février, et encore en juillet, favorable à une extension sur huit ans. Emmanuel Macron n’en a dit mot. Pas de changement non plus sur la date d’expiration du dispositif, programmée au 31 décembre prochain.

En revanche, le chef de l’État a fixé un objectif très clair : "Aucune entreprise ne doit être fragilisée par le début de ces remboursements" de PGE, a-t-il lancé sous les applaudissements. Une formulation qui n’est pas sans rappeler un autre de ses engagements phares de la crise du coronavirus - "Aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite", avait-il lancé le 16 mars 2020, à la veille du premier confinement. Avec un certain succès, au vu de la chute des défaillances enregistrée depuis lors. Mais, sur les PGE, l’État n’est pas seul à la manœuvre. La balle est aussi, plus que jamais, dans le camp des banques.

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