Le dentellier Desseilles Laces repris par un groupe chinois
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Le dentellier Desseilles Laces repris par un groupe chinois

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Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer a choisi, ce jeudi 31 mars, de confier l'activité du dentellier calaisien Desseilles Laces au groupe chinois Yongsheng. Son projet de reprise, garantissant le maintien de 60 des 74 emplois, a été jugé le plus complet, face aux propositions de Holesco - propriétaire de la maison de dentelle Sophie Hallette de Caudry - et Solstiss-Bracq.

— Photo : Pixabay

C'est finalement le groupe chinoisYongsheng qui reprend l'entreprise calaisienne de dentelles Desseilles Laces, en liquidation judiciaire avec maintien de l'activité depuis le 3 mars. L'offre chinoise a été préférée à celles des deux entreprises nordistes de Caudry : Holesco et Solstiss-Bracq. Le tribunal de commerce boulonnais dit avoir pris sa décision en faveur du projet garantissant le maintien du maximum d'emplois et offrant le potentiel d'investissement local le plus intéressant.

4 M€ d'investissements
Sur les 74 salariés de l'entreprise calaisienne, le groupe Yongsheng producteur de fibres en polyester a assuré qu'il conserverait 60 des 74 emplois sur une durée d’au moins trois ans. Il a également promis d’injecter 4 millions d’euros dans l'entreprise dans les deux ans à venir. La somme incluerait notamment 300.000 euros de reprise d'actifs et 275.000 euros de dettes aux fournisseurs locaux. Holesco, propriétaire de la maison de dentelle Sophie Hallette de Caudry, avait finalement proposé de conserver 55 emplois, le dentelier Solstiss-Bracq offrait quant à lui le maintien de vingt emplois.

Regrets de la filière à Caudry
Sophie Hallette regrette amèrement cette décision judiciaire et l'a fait savoir dans une communication à la presse. Romain Lescroart, le Pdg de Sophie Hallette, dit déplorer "qu’une entreprise calaisienne qui détient une part, si précieuse, d’héritage et de savoir-faire de la dentelle française passe sous pavillon chinois. L’offre du groupe Holesco, maison-mère du créateur et fabricant de tulle et de dentelle Sophie Hallette, malgré les efforts d’amélioration déployés et une volonté authentique pour donner une pérennité à Desseilles Laces s’articulait autour quatre axes majeurs :
- un investissement de 2 M€ dans la société Desseilles Laces,
- la reprise de 55 emplois (une équipe de 5 personnes à la création, 4 personnes au service commercial, 46 personnes pour la production),
- l’appui des pouvoirs publics à l’offre du Groupe Holesco confirmé à hauteur de 1 M€ par la région et la mairie de Calais
- et le maintien des activités à Calais".

Confiant, Romain Lescroart avait rencontré, au moment du montage du projet de reprise, différents acteurs régionaux dont Xavier Bertrand. Il dit ne pas comprendre les raisons de cette décision judiciaire : " Nous avons rencontré des responsables à la Direction Générale des Entreprises (DGE), nous avons écrit à M. Xavier Bertrand, le président de la région et nous avons également rencontré la commissaire au redressement productif, ainsi que la DIRECCTE. Je m’interroge sur les mobiles de cette structure régionale qui, pensant ainsi sauver Desseilles, a permis de trouver les investisseurs chinois, avant même, semble t-il, d'étudier les possibilités et les solutions stratégiques avec les acteurs français de cette filière eux-mêmes. Les chinois dans leur projet, évoquent la réalisation d'un centre de coopération international autour du concept dentelle française... alors que Desseilles est désormais le plus petit acteur de la place avec seulement 20% de son chiffre d’affaires réalisé avec le Leavers (soit environ 1,5 million d’€). Les autres 80% l’étant avec du jacquard";

Tournant la page calaisienne, Romain Lescroart se concentre désormais sur le dossier Codentel dont l'attribution par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer doit avoir lieu le 7 avril prochain.

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