L’activité des fonds d’investissement français peu impactée par le Covid
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L’activité des fonds d’investissement français peu impactée par le Covid

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L’association France Invest et le groupe d’audit Grant Thornton publient le rapport d’activité des acteurs du capital-investissement français au premier semestre 2020. L’activité est restée soutenue en dépit de la pandémie de Covid-19, avec des levées de fonds en léger repli à 7,4 milliards d’euros et des investissements qui se maintiennent à un niveau élevé (7,7 milliards d’euros) dans un nombre croissant d’entreprises.

Dominique Gaillard, président de l'association de sociétés de capital-investissement France Invest — Photo : D.R.

Alors que se profile le spectre d’un nouveau confinement, l’association France Invest, qui fédère 285 acteurs du capital investissement en France, a dressé le 28 octobre un bilan somme tout plutôt positif de l’activité du secteur au premier semestre 2020. « Face à l’intensité de l’impact de la crise sanitaire sur l’activité économique et à l’incertitude inédite qui en découle, les sociétés de capital-investissement ont continué à être très présentes pour permettre aux entreprises de financer leur développement » souligne Dominique Gaillard. Le président de France Invest note que « contrairement à la crise de 2008-2009 où les montants levés et investis s’étaient effondrés, l’activité de ce début d’année est restée très soutenue ».

7,7 milliards d’euros investis sur six mois

Au total, quelque 7,4 milliards d’euros ont été levés par les sociétés d'investissements et 7,7 milliards d’euros investis dans 1 050 entreprises (start-up, PME et ETI) au 1er semestre 2020, selon la 33e édition du rapport d’activité des acteurs du capital-investissement français établi par France Invest et le groupe d’audit et de conseil Grant Thornton.

Sur les six premiers mois de l'année, la levée de capitaux s’est donc maintenue à un niveau élevé, en léger repli (-7 %) par rapport aux 8 milliards d’euros levés au premier semestre 2019. Elle s’est concentrée sur des fonds de taille inférieure à 1 milliard d’euros (76 % des capitaux levés) et a très fortement augmenté auprès des compagnies d’assurances (+43 % en un an), des personnes physiques et family offices (+27 %) et des banques (+95 %). Ces trois catégories d’investisseurs représentent 56 % de la collecte. Une part importante des capitaux levés (43 %) provient toujours d’investisseurs internationaux (41 % en moyenne annuelle sur les dix dernières années).

Les investissements ont été réalisés dans un nombre croissant d’entreprises (7,7 milliards d’euros dans 1 050 entreprises, soit plus que la moyenne semestrielle - 941 entreprises - depuis 2017). Les trois quarts d’entre eux sont allés à des entreprises basées en France, les investissements européens en progression constante concentrant dorénavant 30 % des montants.

Un complément au plan de relance gouvernemental

Le capital innovation résiste bien tant en termes de montants investis (865 M€ contre 996 M€ sur la même période en 2019) qu’en nombre d’entreprises accompagnées (474 contre 496). Toutefois, le capital transmission continue de faire la course en tête en concentrant 64 % des montants investis. Plus de 650 entreprises ont ainsi été cédées, en tout ou partie. Si le nombre de cessions a certes diminué dans un marché devenu incertain, il demeure élevé et les rachats par des industriels continuent d’augmenter.

« Alors que le confinement a provoqué un arrêt sans précédent de l’activité économique au premier semestre, il faut se féliciter du rôle moteur du capital-investissement soutenant le développement de plus de mille entreprises » insiste Thierry Dartus, associé chez Grant Thornton. Désormais, dans un contexte toujours plus marqué par l’incertitude (seconde vague de la pandémie, risque d'absence d'accord pour le Brexit…), les professionnels du capital-investissement vont devoir plus que jamais se mobiliser pour intervenir en complément du plan de relance à 100 milliards d’euros mis en œuvre par le gouvernement afin de renforcer les fonds propres des entreprises, affirme Dominique Gaillard.

Il s’agira, à partir du printemps 2021, de venir « renforcer sur 24 mois le haut de bilan de 2 000 à 2 500 PME et ETI affectées par la crise et ayant des capacités de rebond », plaide le président de France Invest. « Notre ambition est (que les fonds) apportent une part substantielle des 20 milliards d’euros annoncés par Bercy avec, de surcroît, tout leur savoir-faire extra-financier pour placer ces entreprises sur une trajectoire de croissance durable. »

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