Ille-et-Vilaine : Pourquoi Yves Cardinal entre dans le giron de NGE
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Ille-et-Vilaine : Pourquoi Yves Cardinal entre dans le giron de NGE

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Le groupe national de travaux publics NGE (8.300 salariés, 1,5 Md€ de CA) a signé le 31 juillet 2016 la prise de contrôle exclusif des quatre principales sociétés de production-bâtiment du groupe de BTP breton Cardinal (620 salariés, 130 M€ de CA), basé à Maure-de-Bretagne (35). Explications avec Yves Cardinal, son P-dg qui rejoint le conseil stratégique de NGE tout en restant président de son conseil de surveillance.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Pourquoi un tel rapprochement entre Cardinal et NGE ?

C'est un travail que je mène depuis plusieurs mois. Nos discussions avec le président de NGE, Joël Rousseau remontent au mois de mars 2016. Nous avons tout de suite vu les synergies de nos projets. C'est le prolongement du changement de cap sur les marchés. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus vivre uniquement à Rennes en tant qu'entrepreneur de bâtiment si nous restons sur ce marché là. La capacité de production est bien supérieure aux volumes à construire. Ce qui génère un niveau de prix calamiteux ! Déjà, nous étions allés vers des marchés nationaux plus importants. En 2013, nous avons franchi un grand pas en allant faire ce chantier de centre commercial à Cagnes-sur-Mer (06). Cette référence nous a amené à donner une autre image à Cardinal. Cela nous a permis de s'ouvrir des portes sur de plus gros marchés. L'étape d'après était ma volonté d'aller vers les PPP (partenariats public-privé) et concessions. J'ai eu cette opportunité inespérée, pleine de bon sens.

En quoi va consister ce rapprochement encore soumis à l'autorité de la concurrence ?

D'un côté, NGE est un groupe de six métiers de TP qui voulait s'adosser à un groupe de bâtiment. Leur volonté était d'avoir un savoir-faire du bâtiment. De l'autre, j'avais la volonté de me tourner vers des marchés plus rémunérateurs et protégés, mais la surface financière pour être crédible sur ces marchés n'était pas au niveau de Cardinal. La boucle est bouclée ! Cardinal Edifice deviendra marque de bâtiment de NGE au niveau national. Il s'agit d'une autre organisation, une autre dimension, qui permet à l'entreprise d'accélérer son rythme de croissance et de se positionner sur d'autres marchés.

C'est aussi l'occasion pour vous de préparer votre succession...

Je me suis engagé à rester cinq ans aux côtés de NGE. Donc ce n'est pas pour partir demain ! Mais oui, c'est préparer la suite, la pérennité de l'entreprise avec un projet commun entre NGE et Cardinal. Mon fils Benjamin, 30 ans, est dans la boucle pour qu'il soit patron de la partie "bâtiment" à échéance d'une dizaine d'années... Il n'y a rien de révolutionnaire.

Cette organisation entraîne-t-elle des changements pour les salariés de Cardinal, notamment en terme d'emploi ?

Tous les salariés sont informés. C'est plutôt rassurant pour eux. Ce rapprochement leur permet de constater la pérennité de leur entreprise qui fait maintenant partie d'un groupe de 9.000 salariés et d'1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Cela leur offrira des évolutions de carrière plus transversales sur tous les métiers de NGE (génie civile, terrassement...) et des résultats plus réguliers avec l'espoir de participations et d'intéressements plus intéressants, selon des cultures d'entreprises très proches. Il n'y a donc aucune menace sur l'emploi. C'est un adossement : NGE ne viendra pas piloter Cardinal. L'objectif n'est surtout pas de se séparer de talents, mais de créer de l'emploi dans plusieurs villes de France. Cardinal a quatre implantations et NGE une centaine. L'objectif est de dupliquer notre modèle. Nous travaillions depuis un moment à notre implantation en région parisienne et en Paca.

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