À l'image du Grand Lyon, l'UE35 veut une marque territoriale forte pour l'Ille-et-Vilaine. Marque unique, associée aussi à un guichet unique, à un lieu d'échange et de concertation unique et à une stratégie marketing commune. Malgré la loi NOTRe qui a relégué au second plan l'action économique des Départements au profit de la toute-puissance des métropoles, le syndicat patronal bretillien croit à l'échelle départementale et à l'expérimentation. Il entend défendre un modèle d'équilibre territorial entre Rennes, Saint-Malo (deux "têtes de gondole"), mais aussi Vitré, Fougères et Redon, "parfois en retrait".
Pour "un territoire Buzzness friendly"
Hervé Kermarrec, nouveau président de l'UE35 élu en janvier 2017 pour trois ans, axe son mandat sur un engagement : « Travailler l'attractivité et la compétitivité du territoire. Nous, acteurs économiques, sommes légitimes pour en parler. Le département est un beau produit ! Le territoire a énormément d'atouts, il faut le faire savoir. » Objectif : attirer des investisseurs exogènes en étant "Buzzness friendly". Le terme est lâché et la com' passera forcément par là. Un observatoire de la compétitivité sera d'ailleurs créé et mis à jour régulièrement pour se comparer à d'autres places fortes, y compris voisines.
Associer les futurs députés et les partenaires sociaux
De là à faire renaître feu l'agence de développement économique Idea35, victime de la loi NOTRe, il n'y a qu'un pas que l'UE35 ne franchira pas ! Les futurs lieu d'échange et guichet unique seront à définir avec les acteurs politiques. « Nous pouvons être ce lieu. » Il ne s'agit pas non plus de rebaptiser l'Ille-et-Vilaine, prévient l'union patronale apolitique qui souhaite "impulser" une dynamique collective et mettre son projet UE3.5 "en marche" dès à présent et en concertation... « Le contexte économique est favorable. Il y a une fenêtre et un espace-temps exceptionnels », insiste Yann Lejolivet, vice-président d'un réseau qu'il positionne en « promoteur, facilitateur, acteur ». Ce projet sera d'ailleurs partagé avec tous les futurs députés auprès desquels l'UE35 va faire du lobbying, notamment pour « alléger le code du travail et l'adapter à la taille de l'entreprise ». Le patronat ne s'arc-boute plus sur la baisse des charges sociales. Sur la formation et surtout l'apprentissage, par exemple, « on doit passer la surmultipliée », selon Yann Lejolivet. « Le monde patronal veut co-construire avec le monde politique. Nous partageons forcément des objectifs communs dont la défense du territoire. »
Sans oublier les partenaires sociaux, associés à cette feuille de route en mode "3.5" autour de trois valeurs (attractivité, audace, enthousiasme) et cinq ambitions (promotion des territoires, compétitivité, mieux vivre ensemble, formation et dialogue social). Ce projet n'a pas encore été partagé avec la CPME35 et l'U2P, mais Hervé Kermarrec rappelle que l'UE35 travaille déjà avec elles et souhaite qu'elles y participent également. A tous ces partenaires, la main est tendue.
