Huit PME et ETI sur dix ont du mal à recruter
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Huit PME et ETI sur dix ont du mal à recruter

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Face aux grands groupes et aux start-up, les PME et ETI éprouvent des difficultés à recruter et fidéliser leurs employés. Selon une étude Bpifrance, 57% d'entre elles manquent de talents pour grandir.

Les PME de l'industrie ont particulièrement du mal à attirer les talents. — Photo : Monroc

Séduire et recruter les talents : un défi de taille pour les PME et ETI. Selon une étude du Lab de Bpifrance réalisée auprès de 2 000 dirigeants, dont les résultats viennent d’être publiés, 57% de ces entreprises estiment manquer de talents pour grandir et développer leur chiffre d'affaires. Ce sont essentiellement les profils opérationnels (techniciens, comptables, ouvriers qualifiés...) et commerciaux qui leur font défaut. Des hommes et femmes qui allient compétences, savoir-être, capacité d'adaptation et proactivité. La notion de talent n'est pas réservée au top management, ni conditionnée à un diplôme !

« En France, les talents vont soit vers les grands groupes soit vers les start-up. Mais très peu d'entre eux se dirigent vers les PME notamment industrielles, témoigne Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance. Et ce n'est pas le cas dans les pays nordiques ou en Allemagne ». Dans l'Hexagone, 83% des PME-ETI rencontrent des difficultés de recrutement, amplifiant le sentiment de manquer de talents. « Pour dix besoins, on reçoit à peine une candidature ! », déplore-t-on ainsi au sein de l'entreprise Bouchers Services.

Démythifier les PME

Comment expliquer cette anomalie française ? Premier élément de réponse : « Les jeunes ne connaissent pas vraiment les PME. Il faut démythifier l'entreprise de petite taille et montrer qu'on peut y trouver du sens et de l'autonomie comme dans l'imaginaire start-up », raconte Marc Pérennès, directeur employabilité à l'EM Lyon. L'implantation géographique, la pénurie de compétences, mais aussi le manque d'attractivité face aux grands groupes font également partie des causes évoquées par les entreprises dans l'enquête.

« Ce sont nos salariés qui sont les meilleurs ambassadeurs »

« Sur les profils rares, nous avons du mal à rivaliser avec les grands groupes », reconnaît Abdelkrim Benamar, directeur général d'Astellia, entreprise spécialisée dans l'analyse de la performance des réseaux mobiles à Rennes. C'est alors peut-être en montrant mieux à l'extérieur ce qui se passe à l'intérieur que le problème pourrait en partie se résoudre. En somme : développer une véritable marque employeur. « Ce sont nos salariés qui sont les meilleurs ambassadeurs d'Astellia », note en ce sens Abdelkrim Benamar, qui met également en avant « la qualité de vie dans le bassin rennais » mais aussi « l'impact direct que le salarié peut avoir dans une entreprise à taille humaine » pour séduire les candidats.

Pas de fatalisme

Les leviers pour remédier à cette pénurie de talents sont multiples, et « il ne s'agit pas ici de faire preuve de fatalisme », rappelle Nicolas Dufourcq. Bpifrance Le Lab multiplie les pistes de réflexion pour aider les PME et ETI à recruter avec la mise en place d'une véritable stratégie RH pour accompagner la croissance. Pour mieux attirer les profils convoités, il faudrait aussi « muscler le management de l'entreprise et développer sa marque employeur ».

Tout cela passe par des idées très concrètes comme la mise en place de primes de performance individualisées ou le développement de la participation ou de l'intéressement, jusqu'alors peu utilisés dans ces entreprises de taille moyenne. Et s'il fallait également s'inspirer des start-up qui génèrent un large engouement ? « L'organisation plus fréquente de réunions d'équipe ou de moments de convivialité » font aussi partie des pistes évoquées avec une présence amplifiée sur les réseaux sociaux.

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