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Geoffroy Roux de Bézieux : "Les fondamentaux des entreprises restent globalement bons" 
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Geoffroy Roux de Bézieux président du Medef "Les fondamentaux des entreprises restent globalement bons"

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Malgré l’arrivée du variant Omicron, les difficultés de recrutement et d’approvisionnement, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux estime que la dynamique économique reste positive.

Pour le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, "les fondamentaux restent globalement bons, que ce soit la trésorerie des entreprises, le moral des chefs d'entreprise, les carnets de commandes" — Photo : Olivier Hamard JDE

Que vous inspire la situation sanitaire actuelle ?

Depuis une semaine, la cinquième vague est là, et le nouveau variant Omicron menace. Mais ce n’est pas une raison pour paniquer, il faut garder son sang-froid. Si toutes les études montrent que les entreprises ne sont pas des lieux de contamination potentiels, elles doivent néanmoins se remobiliser sur les gestes barrières. Nous avons élaboré avec la ministre du Travail Élisabeth Borne une nouvelle version du protocole national en entreprise, avec notamment la recommandation d’éviter les pots festifs de fin d’année et de respecter les distances. En termes de télétravail, on peut faire plus en fonction de l’intensité de la menace, mais on devrait y arriver sans directive obligatoire de la part du gouvernement. Il y a une vraie maturité des partenaires sociaux sur le sujet et il faut donc laisser faire le dialogue social de proximité. Dans beaucoup d’entreprises, le télétravail se met en place sans difficultés.

Quelle impulsion va donner le Medef sur la question du pouvoir d’achat ?

Je ne peux pas donner de consignes générales sur les augmentations de salaires car elles se négocient dans les entreprises. Il y a actuellement des négociations très actives à la fois dans les branches et dans les entreprises. Il y aura une augmentation mécanique très forte du montant des participations et de l’intéressement pour 50 % des salariés du privé, 2021 ayant été pour la plupart des secteurs une bonne année. Par ailleurs, il y aura une utilisation assez forte des primes dites Macron car c’est un dispositif très simple à mettre en œuvre.

Quel regard portez-vous sur les difficultés de recrutement des entreprises ?

Les métiers en tension existaient avant la pandémie mais on n’a jamais vu une situation pareille. Je ne rencontre pas un chef d’entreprise qui n’éprouve pas d’énormes difficultés à recruter. On attend du deuxième volet de la réforme de l’assurance chômage une amélioration des difficultés de recruter, même si cela n’est pas l’alpha et l’oméga. Pour le moment, le système de compensation incite à alterner périodes de travail et de chômage ou même à rester au chômage. Mais la différence entre le revenu net du travail et le revenu net du non travail va s’améliorer grâce à la réforme. Reste que les difficultés de recrutement sont multifactorielles : problèmes de mobilité géographique micro et macro, problèmes d’attractivité des salaires…

Quid des difficultés en termes d’approvisionnement ?

Le variant Omicron et la fermeture de certaines frontières ne vont pas aider les entreprises sur ce sujet alors que la situation était en train de s’améliorer. Mais cela ne concerne que certains secteurs. Le BTP subit par exemple une pression sur ses marges quand d’autres sont dépendants de certains fournisseurs. Mais les fondamentaux restent globalement bons, que ce soit la trésorerie des entreprises, le moral des chefs d’entreprise, les carnets de commandes… Les problèmes de recrutement ou de commandes qu’ils ne parviennent pas à honorer prouvent que l’on est dans une dynamique positive.

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