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Finistère : Sill choisit finalement Guipavas pour implanter sa nouvelle usine
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Finistère : Sill choisit finalement Guipavas pour implanter sa nouvelle usine

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Après un feuilleton qui aura duré près de quatre ans, c'est finalement à Guipavas que Gilles Falc'hun, PDG du groupe Sill entreprises, installera sa nouvelle usine de production de poudre de lait. Un investissement de 60M€ qui devrait générer 70 emplois, et dont les premiers travaux pourraient démarrer dès février prochain pour une mise en service en septembre 2017.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Gilles Falc'hun a arrêté son choix : c'est à Guipavas, dans la zone de Lavallot (en face des anciens établissements Pichon, NDLR), que sortira de terre sa nouvelle usine de production de poudre de lait. « Malgré les efforts de la municipalité de Plouvien, où se situe notre siège et où nous avions naturellement lancé le projet », explique, un brin amer, le PDG de Sill Entreprises (1.000 salariés, 470M€ de CA).

« Le choix a été difficile », assure celui qui,
après l'annulation du PLU pour implanter son unité de production à Plouvien suite au recours de riverains, avait également en ligne de mire des sites à Milizac et à Landivisiau. Au final, c'est donc à Guipavas que Gilles Falc'hun a trouvé son bonheur : un site de 9,3 hectares, auxquels pourraient s'ajouter entre 5 et 8 hectares supplémentaires sur lesquels il a mis une option pour d'éventuels développements ultérieurs.




60M€ pour un nouveau site et la rénovation de celui de Plouvien
Ce qui a pesé dans la balance pour ce site ? « Il est à 10 minutes de notre siège, proche du port de commerce de Brest, et bénéficie de tous les raccordements : eau, gaz, électricité et rejets. De plus, la zone étant déjà aménagée, les travaux devraient pouvoir commencer rapidement : nous espérons lancer le chantier en février 2016, et pouvoir appuyer sur le bouton en septembre 2017 », estime Gilles Falc'hun. Et si le dossier a été retravaillé, notamment pour profiter du gain d'espace sur le site de Guipavas, l'enveloppe du projet reste la même : 60M€, parmi lesquels environ 1M€ seront injectés dans la rénovation de la tour de séchage de Plouvien.




De 35.000 à 40.000 tonnes par an entre les deux sites
Cette nouvelle usine devrait générer environ 70 emplois, et notamment des ingénieurs R&D et des conducteurs de machines dont les recrutements sont d'ailleurs lancés. Le nouveau site devrait produire 18.000 tonnes de poudre de lait infantile par an ou, selon les plans de charge, 25.000 tonnes de poudre de lait conventionnelle. De quoi, à terme, porter la capacité totale de production du groupe entre 35 et 40.000 tonnes par an, en fonction des produits fabriqués. « Cette production est entièrement destinée à l'export et nous espérons qu'elle passera par le port de Brest», ajoute Gilles Falc'hun.




Bureau en Chine et « effet Synutra »
«La demande est là, et nos études prospectives indiquent qu'elle va continuer à augmenter, notamment sur les pays émergeants qui sont de plus en plus soucieux de sécurité sanitaire», indique le PDG, qui compte aussi bénéficier de ce qu'il appelle « l'effet Synutra» et de la reconnaissance du savoir-faire français en la matière. Justement, un rapprochement avec le géant chinois qui s'installe à Carhaix est-il envisagé? « On ne s'interdit rien mais ce n'est pas à l'ordre du jour», sourit le PDG qui, après Singapour, ouvrira un bureau commercial en Chine dans les mois qui viennent.




« Cela devient vraiment compliqué d'entreprendre...»
« Ce qui est réconfortant, c'est que la solidarité régionale a bien fonctionné puisque plusieurs communautés de communes plus éloignées nous ont proposé des terrains», souligne celui qui compare volontiers ces quatre années à une véritable «course d'obstacles». « A chaque fois qu'on en levait un, un nouvel écueil apparaissait... Cela devient vraiment compliqué d'entreprendre et, bien de les services de BMA considérent le site comme juridiquement sécurisé, j'espère qu'il n'y aura pas d'autre recours... », commente Gilles Falc'hun.




« Immense déception » pour le maire de Plouvien
Et si l'arrivée à Guipavas reste évidemment un « grand soulagement» , le PDG est bien conscient du manque à gagner pour la commune de Plouvien, dont il a salué l'investissement et le soutien de l'équipe municipale dans le projet. Dans un communiqué, Christian Calvez, le maire de Plouvien, a d'ailleurs évoqué « une immense déception pour la commune». Pour Gilles Falc'hun, « dans la région Brestoise, dès qu'un projet a une certaine dimension, on a du mal à le réaliser sur les communautés de communes. A force de voir des entreprises comme la nôtre ou comme
Le Saint obligées de venir se développer sur la métropole, les élus finiront bien par devoir se mettre autour de la table pour réfléchir à une certaine forme de réaménagement du territoire et à une nouvelle répartition de la fiscalité. Même si dans notre cas, c'est un peu moins grave car il s'agit de la création d'une nouvelle activité et que les autres restent à Plouvien».




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