Falco : « Toulon, ce n'est pas que la Défense nationale »
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Falco : « Toulon, ce n'est pas que la Défense nationale »

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ENTRETIEN. Le sénateur-maire Hubert Falco (UMP), président de la communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée, dresse son bilan économique.
— Photo : Le Journal des Entreprises

L'
économie toulonnaise se résume-t-elle à la Défense nationale et au tourisme ?Non, Toulon, ce n'est pas que ça. Et en la matière, la création de la communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée (TPM), en décembre 2002, a été déterminante. Hier, le maître mot de chaque commune de notre bassin de vie, c'était la concurrence et pas la complémentarité. Aujourd'hui, on se bat avec nos atouts, les uns avec les autres.


Quels sont les résultats ?

On a implanté 69 zones d'activités et zones industrielles sur le territoire de TPM : 30.000 entreprises y sont regroupées sur 1.300 hectares. Et ce sont des activités en dehors de l'arsenal. Ce qui ne signifie pas que je renie l'atout considérable qu'est pour notre territoire le premier port militaire d'Europe. Mais il y a d'autres activités en dehors de la Défense. TPM, agglomération de 450.000 habitants, héberge 40.000 établissements actifs.


Quelle est la nature de ces nouvelles activités ?

Nous n'avons plus désormais de grandes industries, mais le tertiaire se développe à vitesse grand V. De toute la région PACA, nous sommes le territoire qui a créé le plus d'activités en 2012. Nous avons fait mieux que les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône. Et cela tout en bâtissant une relation de confiance avec le port militaire. On ne touche jamais à un m² stratégique en matière de Défense nationale. DCNS qui était à l'étroit dans le quartier du Mourillon à Toulon, va ainsi être accueilli sur 30.000 m² au sein du Technopôle de la Mer à Ollioules. Hier, nous n'aurions pas pu mener cette opération.


Comment parvenez-vous à attirer les entreprises ?

On leur donne des conditions d'accueil qu'elles n'ont pas ailleurs. On a ainsi réalisé 216 km de haut débit qui arrive aux portes des entreprises dans les zones d'activités économiques : nous sommes les seuls à le faire. Nous avons la volonté de combattre la morosité. Et on le fait en particulier avec le monde de l'entreprise et de l'artisanat.


Les transports constituent-ils l'ultime point noir de Toulon ?

Nous ne sommes pas en retard en matière de transports. Nous avons même réduit la voiture de 5 %. Notre réseau de transports est même celui qui enregistre la plus forte progression avec une augmentation de 60 % du nombre de voyageurs de 18 millions par an en 2002 à 29 millions aujourd'hui. Nous possédons aussi le premier réseau de transports maritimes de France avec des bateaux qui acheminent chaque année 4 millions de personnes sur la rade.


Mais le Transport en commun en site propre (TCSP) se fait attendre.

Le 2e tube de la traversée souterraine de Toulon, chantier initié par l'État il y a 23 ans, n'est pas encore achevé. Il doit l'être au premier trimestre 2014. Ce sont 70.000 véhicules et 3.600 poids lourds qui vont passer en sous-sol. À ce moment-là, les conditions seront réunies pour créer un TCSP. La ville de Toulon est un entonnoir entre Faron et Méditerranée, s'il y avait eu deux ans de travaux sur le boulevard de Strasbourg, j'aurais tué mon économie. Et je privilégie le bus à haut niveau de service (BHNS) car il est plus mobile, s'adapte mieux aux conditions particulières et coûte trois fois moins cher que le tramway qui revient à 400 M€. Qui aujourd'hui peut emprunter une telle somme d'autant que derrière, ce sont les chefs d'entreprise, les contribuables qui payent ?

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