Et si votre PME se dotait d’un drone ?
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Et si votre PME se dotait d’un drone ?

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Les entreprises utilisent les drones pour réaliser des prises de vues du ciel, pour contrôler les ouvrages d’art ou surveiller les sites industriels. De nouveaux usages apparaissent chaque mois. Alors, si votre PME se dotait d'un de ces engins volants ?

Les entreprises du BTP et de l’immobilier sont aujourd’hui les plus en avance dans l’utilisation des drones. — Photo : CC0

Très prisés dans le secteur des loisirs, les drones commencent à investir le monde de l’entreprise. « Ce sont plutôt les grandes entreprises qui ont lancé le mouvement et cela commence à rejaillir sur les ETI et les PME qui perçoivent désormais le drone comme un outil », explique Anne-Marie Haute, présidente de Pilgrim Technology. Spécialisé à l’origine dans l’inspection de sites industriels, Pilgrim Technology s’est diversifié en 2012 dans la conception et construction de drones, que l’entreprise utilise pour des missions d’inspection. « On utilise le drone dans certains cas un peu extrêmes, quand on ne peut pas y aller directement ou quand c’est risqué. Il nous arrive par exemple d’envoyer un drone pour inspecter une pâle d’éolienne plutôt que des cordistes et de leur faire prendre des risques », développe la dirigeante, qui grâce à ses drones a récemment remporté un appel d’offres lancé par EDF pour le démantèlement de centrales nucléaires à l’international.

Inspection des zones difficiles d’accès

Ce côté passe-partout, c’est aussi ce qui a poussé la société Sites (25 M€ de CA ; 350 salariés) à intégrer un drone. Spécialisé dans l’ingénierie et la prévention des structures, Sites utilise toujours des longues focales sur trépied pour inspecter à distance des bâtiments ou des ouvrages d’art (ponts, viaduc, etc.). « Depuis deux ans, le drone nous sert à prendre des photos des bâtiments à inspecter, ce qui nous permet d'en réaliser réaliser des modélisations 3D. Le drone nous avantage pour les zones difficiles d’accès et n’engendre pas de fermeture de l’ouvrage pour réaliser la mission », explique Raphaël Solaire, télépilote de drones chez Sites.

« La finalité de notre métier, c’est de réaliser des inspections de la meilleure des façons. Et dans certains cas, comme lorsqu’il faut inspecter une conduite de 60 cm de large et 700 m de long, le drone apporte une vraie plus-value en termes d’efficacité et de sécurité », précise Mickaël Place, directeur de la communication de Sites.

Le BTP et l’immobilier en première ligne

Outre le secteur de l’inspection des bâtiments et des ouvrages d’art et sites industriels sensibles (centrales nucléaires), le monde du BTP et de l’immobilier s’intéresse à ces engins volants. « On voit de plus en plus d’entreprises de topographie s’équiper de drones mais également des électriciens qui s’en servent pour faire de la surveillance de panneaux solaires par exemple », confirme Anne-Marie Haute, présidente de Pilgrim Technology.

Une tendance qui n’a pas manqué d’attirer l’attention du groupe de BTP Lang (250 salariés), qui a pris une participation minoritaire au sein d’Aléo Intervention, un spécialiste des travaux sur cordes et de l’inspection par drones.

Photo : Aléo Intervention

« En tant que constructeur, nous n’utilisons pas encore de drones. Dans l’avenir cela peut évoluer. On peut très bien imaginer faire du repérage de chantiers ou des visites avant réception par drones. Nous pourrions aussi utiliser les drones dans le cadre de nos deux agences immobilières pour réaliser des vidéos que l’on mettrait ensuite en ligne pour promouvoir un bien qui est à vendre », explique Yves Godet, directeur général du groupe Lang.

« Cela fait déjà deux ans que la livraison par drone est testée en Suisse. Il y a aussi eu quelques essais dans le sud de la France. »

Spécialisé dans l’enveloppe du bâtiment (toiture, isolation, étanchéité, etc.), le groupe Larivière s’est lui associé en 2017 à la compagnie aérienne de drones civils Dronelis pour proposer à ses clients des prestations complémentaires et innovantes par drones comme l’inspection, la photogrammétrie (photos 2D et 3D), la thermographie (contrôle de la performance technique des bâtiments), le suivi de chantier ou encore la pulvérisation (démoussage des toitures, etc.). « La première fois que l’on a vu des drones pour pulvériser des toitures c’était il y a deux ans au salon de l’habitat. Aujourd’hui, il existe trois ou quatre modèles différents sur étagères. C’est typiquement le genre d’application où il est plus simple d’utiliser un drone que de monter un échafaudage. Et c’est beaucoup moins risqué », commente Anne-Marie Haute.

Bientôt pour la livraison ?

Depuis, le drone pulvérisateur a fait des émules dans l’agriculture en apportant des solutions nouvelles pour traiter des arbres, lutter contre des insectes ou encore faire de l’épandage.

Toujours dans le domaine agricole, le constructeur français de drones Parrot a lancé en début d’année un quadricoptère polyvalent qui aide les agriculteurs à améliorer le rendement de leur culture en s’appuyant sur les données collectées par une caméra vidéo et un capteur.

« Nous voyons apparaître chaque trimestre deux à trois nouveaux usages. »

« Nous voyons apparaître chaque trimestre deux à trois nouveaux usages », commente Anne-Marie Haute. Parmi les nouveaux usages potentiels du drone, il en est un qui retient particulièrement l’attention de Pilgrim : la livraison en zone urbaine. « Le conseil des drones civils a mis en place en janvier un groupe de réflexion sur ce thème. L’objectif est de déterminer ce que l’on devrait demander en termes de sécurité à un drone qui serait destiné à livrer le dernier kilomètre. Cela avance très vite sous l’impulsion notamment du groupe La Poste, de Rue du Commerce et d’Amazon. Cela fait déjà deux ans que la livraison par drone est testée en Suisse. Il y a aussi eu quelques essais dans le sud de la France. C’est loin d’être de la science-fiction et d’ici un ou deux ans nous devrions voir les premières opérations de test grandeur nature se développer en France », promet Anne-Marie Haute.


- Un formidable outil de com’

« Le drone fait évoluer la communication des entreprises. Elles commencent à avoir le réflexe de mettre un petit peu de vidéo par drone pour montrer un bâtiment ou un site dans lequel elles travaillent. Avant, on pouvait le faire par hélicoptère, mais cela coûtait très cher », explique Thomas Jumel, fondateur de Live Drone. Agence audiovisuelle spécialisée dans la prise de vue aérienne par drone, Live Drone est de plus en plus sollicité pour des opérations de communication.

« Nous commençons à avoir des demandes pour retransmettre des événements d’entreprise en direct auprès de leurs salariés répartis dans toute la France. »

« On travaille avec des grands groupes comme Transdev ou Vinci. Depuis quatre ans, Vinci Autoroutes nous sollicite pour mettre en place un dispositif de 8 drones, répartis sur l’ensemble de leur réseau, qui captent en direct la situation au niveau des péages durant les deux grandes journées de départs en vacances : le premier week-end de juillet et le chassé-croisé de juillet-août. Cette captation en direct est diffusée sur leur site internet et peut être reprise à loisir par les médias qui cherchent des illustrations. Cela alimente aussi leur page Facebook et leur permet de communiquer de manière innovante en renouvelant l’information du trafic en temps réel auprès des voyageurs », développe Thomas Jumel.

L’autoroute filmée du ciel lors des grands départs en vacances. Vinci utilise ces images pour alimenter sa page Facebook — Photo : Live Drone

Communiquer de manière innovante en utilisant des drones, c’est aussi ce que cherchent à faire de plus en plus de PME. « Nous commençons à avoir des demandes pour retransmettre des événements d’entreprise en direct auprès de leurs salariés répartis dans toute la France. L’inauguration d’un nouveau bâtiment par exemple. On commence aussi à voir arriver une nouvelle demande pour des formats de vidéo immersive avec des entreprises qui veulent montrer le fonctionnement d’une chaîne logistique ou de fabrication, dans des espaces parfois exigus. Dans ce cas, nous utilisons des drones furtifs et miniaturisé », complète Thomas Jumel.

# BTP # Immobilier # Information-communication