Entreprendre2017, le collectif qui interpelle les candidats à la présidentielle
# Politique économique

Entreprendre2017, le collectif qui interpelle les candidats à la présidentielle

S'abonner

C’est une habitude en période électorale. Les réseaux de chefs d’entreprise y vont de leurs propositions économiques en espérant qu’elles seront reprises par l'un des candidats. Le Medef, France digitale ou encore CCI France se sont regroupés dans le collectif Entreprendre2017. Le but ? « Rappeler l’importance de l’entrepreneuriat pour la croissance et l’emploi [du] pays. » Dans un document intitulé « Franchir le pas de l’entrepreneuriat », le collectif dévoile neuf mesures.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Attribuer automatiquement un numéro Siret à chaque jeune français pour son 16e anniversaire. » C'est l’une des neuf propositions imaginées par Entreprendre2017 (1). Le collectif, qui regroupe des acteurs du monde économique, a rendu publique le 30 janvier une série de mesures économiques. Avec pour objectif de faire entendre les aspirations des entrepreneurs en vue de l'élection présidentielle. « Pas d'emploi sans croissance économique, pas de croissance économique sans entrepreneur(e)s, pas d'entrepreneur(e)s sans un écosystème entrepreneurial dynamique. » Voilà pour le postulat de départ défendu par Entreprendre2017. Pour encourager l’envie d’entreprendre, le collectif estime, par exemple, qu’il faut « donner tout au long de son cursus à chaque élève, étudiant, apprenti ou enseignant, une éducation à la démarche entrepreneuriale et expérimentale », « faire de l'apprentissage une voie de formation privilégiée pour la création et la reprise d'entreprise », ou encore « donner la possibilité à chaque enseignant de s’initier concrètement aux techniques et méthodes de la gestion de projet entrepreneurial ». La première série de mesures, parfois un peu anecdotiques et peu détaillées, vise essentiellement à faire germer la fibre entrepreneuriale dès le plus jeune âge. Et à susciter des vocations.

Des propositions et des griefs

Le document d’une vingtaine de pages s’attaque également à la fiscalité qui pèse sur les entreprises. Afin de diminuer le taux de défaillances d’entreprises créées par des demandeurs d’emploi, Entreprendre2017 préconise « l’exonération des charges sociales lors de la première année d’activité de l’entreprise, à l’inscription du créateur ou repreneur d’entreprise dans un réseau national d’accompagnement à la création d’entreprise ». Du côté des griefs, le collectif pointe la loi Hamon, combattue avec force par la Medef, plus précisément sur son volet concernant les cessions et reprises d’entreprises. Le dispositif oblige les entreprises à informer les salariés en cas de cession d’une entreprise de moins de 50 salariés. « Il convient de supprimer ce dispositif contre-productif », tranche Entreprendre2017. Et de justifier : « Cette nouvelle procédure contraignante paralyse depuis son entrée en vigueur en novembre 2014 de nombreuses cessions d’entreprises, du fait des risques qui pèsent sur la confidentialité indispensable à leur réussite.»


Si on ne retrouve aucune proposition pour encourager l’entrepreneuriat dans les quartiers sensibles, le collectif entend en revanche œuvrer en faveur d’un égal accès des femmes et des hommes aux fonds publics d’investissement en amorçage. « Si l'égalité était parfaite entre hommes et femmes, aussi bien en matière de participation au marché de l'emploi et de salaires que d’activité entrepreneuriale, la France engrangerait 9,4% de croissance supplémentaire sur 20 ans, soit 0,4 % par an », souligne le groupe.

Les candidats à l’élection présidentielle auditionnés

Si certaines propositions demeurent un peu floues, elles ont le mérite d’avoir fédéré un grand nombre d’acteurs économiques. Ils rappellent d’ailleurs en chœur que « ces réponses ne peuvent s’affranchir d’un allègement indispensable des contraintes législatives, réglementaires et administratives afin de libérer la création d'entreprise dans notre pays ».

L’écrivain Alexandre Jardin, Marine Le Pen (Front national), François Fillon (les Républicains), ou encore Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) ont d’ores et déjà été interrogés sur la base de ce document. Reste maintenant à savoir si la démarche sera suivie d’effets dans le programme des candidats à l’élection présidentielle.

(1) Le collectif regroupe l’Agence pour la Diversité Entrepreneuriale (Adive), Réseau Audace, CCI France, Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA), Confédération Nationale des Junior-Entreprises (CNJE), Croissance Plus, Entreprendre Pour Apprendre (EPA), Les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC), Fédération des Femmes Administrateurs, Femmes Chefs d’Entreprises (FCE), France Angels, France Digitale, Les Pionnières, Mouvement des Entreprises De France (Medef), Mouvement pour les Jeunes et les Etudiants Entrepreneurs, Union des Auto Entrepreneurs (UAE) et, enfin, 100.000 Entrepreneurs.

# Politique économique