Énergies : l’industrie agroalimentaire tire la sonnette d’alarme
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Énergies : l’industrie agroalimentaire tire la sonnette d’alarme

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Les industriels de l’agroalimentaire s’inquiètent des conséquences de l’appel gouvernemental à la sobriété énergétique et de la flambée des prix de l’énergie, qu’ils jugent insuffisamment prise en compte par la grande distribution.

L’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) s’inquiète des conséquences de l’appel à la sobriété énergétique demandé par la Première ministre Élisabeth Borne — Photo : Gérard Dupont / Fleury Michon

L’industrie agroalimentaire tricolore est au bord de la crise de nerfs. L’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) s’inquiète des conséquences de l’appel à la sobriété énergétique demandé par la Première ministre Élisabeth Borne. "Un arrêt ou un ralentissement de la consommation d’énergie de l’industrie conduirait inévitablement à un gaspillage alimentaire important et à un affaiblissement de la souveraineté alimentaire française", assure le syndicat professionnel d’un secteur qui emploie 434 000 salariés en France. L’Ania appelle les pouvoirs publics "à prendre en compte le caractère stratégique et prioritaire des activités du secteur agroalimentaire" dans leur plan de sobriété énergétique. Le secteur estime, en outre, être déjà engagé dans une logique de sobriété avec la promesse d’une réduction d’environ 10 % de sa consommation d’énergie en 10 ans. Reste à savoir si le gouvernement, qui vise une baisse de la consommation énergétique tricolore de 10 % dès 2024, sera enclin à accorder un tel passe-droit au secteur agroalimentaire.

La grande distribution dans le viseur

Par ailleurs, la flambée des prix de l’énergie met à mal les trésoreries d’une industrie qui s’estime "prise en étau entre la nécessité d’une juste rémunération des agriculteurs et la guerre des prix incessante que se mènent les distributeurs". L’Ania reproche surtout à la grande distribution de rester "sourde" à ses demandes. D’une part, les hausses de prix consenties par la GMS seraient insuffisantes pour couvrir l’augmentation des coûts des industriels, suite à l’envolée des cours de l’énergie, mais aussi des matières premières, des emballages et des transports. D’autre part, la nouvelle phase de négociations entamée entre les industriels et la grande distribution après le déclenchement du conflit ukrainien traîne en longueur. Alors que les discussions devaient s’achever à la fin du printemps, 45 % des 16 000 entreprises représentées par l’Ania n’ont pas encore conclu leurs relations commerciales avec l’ensemble de leurs clients, assure l’association.

Sans mobilisation des pouvoirs publics et de ses clients, l’Ania craint un "choc inédit pour les équilibres des entreprises" qui avaient pourtant fait preuve de résilience tout au long de la crise du Covid.

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