
La hausse des prix commence à peser lourd dans la balance des PME. L’inflation s’impose même comme leur première préoccupation, selon une enquête de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), menée du 1er au 25 mars, auprès de 1 523 dirigeants.
Ils sont ainsi 58 % à citer l’envolée générale des prix comme leur principale difficulté du moment, dont 49 % ciblent, en particulier, la flambée de l’énergie ou du carburant. De quoi reléguer au second plan les inquiétudes, jusqu’ici dominantes, au cours de ces derniers mois de reprise post-coronavirus : les tensions d’approvisionnement et les problèmes de recrutement ne sont plus mentionnés, respectivement, que par 21 et 16 % des répondants.
Les PME contraintes de rogner sur leurs marges
La guerre en Ukraine est passée par là et les PME redoutent d’en payer le prix fort. Pas moins de 7 dirigeants sur 10 se disent déjà affectés par la hausse des coûts de l’énergie. Avec des conséquences très concrètes : parmi eux, 86 % affirment subir une baisse de leurs marges et 52 % en viennent à "remettre en cause leur modèle économique". À tel point qu’un quart s’interrogerait sur le maintien même de leur activité. Pour autant, au sein des entreprises industrielles, seules 8 % ont dû se résoudre jusqu’à présent à baisser leur production pour alléger leurs factures.
Les prix du carburant mettent aussi les PME sous pression. Avec, là encore, des impacts directs, mais beaucoup plus répandus, chez les utilisateurs de véhicules professionnels : 93 % affirment ainsi avoir rogné sur leurs marges et 65 % réduit leurs déplacements… avec un retour de bâton en conséquence, puisque, dans la moitié des cas, ce coup de frein sur les trajets entraîne un effet négatif soit sur les relations avec leurs clients ou partenaires, soit directement sur leur chiffre d’affaires.
La spirale inflationniste est enclenchée
Un autre cercle vicieux semble, par ailleurs, s’installer, du côté des prix. Pour répondre à leurs difficultés, les chefs d’entreprise sautent en effet le pas des hausses de leurs tarifs de vente. C’est déjà la riposte adoptée par 36 % de ceux qui souffrent de la flambée du carburant, et par 22 % des victimes des coûts de l’énergie. De quoi entretenir la spirale inflationniste du moment, et amplifier un mouvement qui commençait à se mettre en place avant même le début de l’assaut russe sur l’Ukraine.
Pour briser cette dynamique, la CPME plaide donc pour un accompagnement des entreprises dans la transition énergétique, mais aussi, à court terme, pour une "[limitation de] la hausse des prix". Comment ? Les patrons plébiscitent une baisse de la fiscalité, plutôt que des aides directes. Tout l’inverse, précisément, des solutions retenues jusqu’à présent par le gouvernement dans son plan de résilience.