Distribution : supermarchés et drive, grands gagnants du confinement
# Commerce

Distribution : supermarchés et drive, grands gagnants du confinement

S'abonner

Intermarché et Système U sont les deux enseignes qui ont le plus tiré profit de la crise du coronavirus. Outre les supermarchés, le e-commerce a su tirer son épingle du jeu.

Durant le confinement, Intermarché et Système U ont gagné des parts de marché par rapport aux hypermarchés — Photo : ©rh2010 - stock.adobe.com

Qui sont les grands vainqueurs du confinement du côté de la distribution ? Les données de parts de marché publiées par l’institut d’études Kantar sont sans appel. Au 9 juin 2020, Intermarché et Système U confirment, avec respectivement 1,2 point et 0,9 point de progression par rapport au 10 mars 2020, que la combinaison proximité-prix-service a permis au format super (moins de 2 500 m²) de damer le pion aux hypermarchés.

« Les clients sont allés au plus près pour faire leurs courses, autant par choix que par contrainte, confirme Benoît Merlaud, rédacteur en chef adjoint du magazine Linéaires. La claque est brutale pour les hypermarchés. » La part de marché de Carrefour recule ainsi de 0,8 point et celle d’Auchan de 0,5 point.

Déplacements et horaires limités, filtrage à l’entrée, ouverture d’une caisse sur deux pour favoriser la distanciation physique : les mesures prises pendant le confinement ont pénalisé les grands formats. « Seul Leclerc a limité ses pertes du fait de la fidélité de ses clients et son positionnement prix », analyse Benoît Merlaud.

Supermarché : une proximité payante

Porté par son parc de supermarchés, le groupement des Mousquetaires enregistre de son côté une progression historique qui installe sans conteste Intermarché, avec 16,2 % de parts de marché, comme la troisième enseigne française, derrière Carrefour et Leclerc. « Système U et Intermarché vont capitaliser sur cette dynamique dans les semaines à venir, là où les enseignes de plus proche proximité, les supérettes de quartiers, sont de nouveau confrontées à une contrainte prix qui leur est défavorable », assure Benoît Merlaud.

Le déconfinement annonce d’ailleurs une relance de la guerre de prix entre les enseignes. « Certes la loi Egalim va continuer d’encadrer les promotions mais elle avait déjà pris pas mal de coups de canif avant le coronavirus. Les distributeurs, notamment les hypers qui ont besoin d’écouler des volumes, vont jouer d’ingéniosité pour la contourner en offrant des rabais sur des achats liés à un rayon, au montant du panier », estime Benoît Merlaud.

L’e-commerce double ses parts de marché

Derrière les supermarchés, l’e-commerce se révèle le second gagnant du confinement. « Ce créneau de distribution a acquis en deux mois cinq années de maturité, précise Benoît Merlaud. En deux mois, plus de 4 millions de nouveaux foyers se sont mis au drive ou à la livraison. » Selon la société Nielsen, le commerce en ligne a dépassé les 10 % de parts de marché pendant le confinement, là où il représentait 5,7 % des ventes d’alimentation en 2019. « La dynamique semble s’installer durablement d’autant que les clients ont testé le drive dans les pires conditions : délai d’attente, rupture, etc. Le retour à une certaine normalité ne lui en sera que plus favorable », juge Benoît Merlaud. Sur ce segment de marché, toutes les enseignes traditionnelles en ont profité. « Intermarché et Système U là aussi devant les autres car ces deux entreprises sont très bien structurées sur le drive (NDLR : sur le marché de la GMS, 90 % du marché est lié au drive, 10 % à la livraison). Contrairement à Lidl, qui allie pourtant proximité et prix, mais qui n’est pas performant sur l’e-commerce. »

# Commerce