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Depuis Metz, le French Fab Tour 2021 s'élance pour changer l'image de l'industrie
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Depuis Metz, le French Fab Tour 2021 s'élance pour changer l'image de l'industrie

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Porté par l’Union des industries et métiers de la métallurgie et Bpifrance, le French Fab Tour 2021 va faire un tour de France de deux mois dans treize villes. Objectif affiché : redorer l’image de l’industrie auprès des jeunes.

Présente pour le lancement du French Fab Tour, la ministre chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a tancé les industriels : "Ouvrez vos usines !" — Photo : Jean-François Michel

Les élèves de 3e du collège Pierre-Adt de Forbach, en Moselle, se souviendront longtemps du 13 septembre 2021. Non seulement ils ont pu échapper au cours de la matinée, mais des personnalités sont venues leur dire, droit dans les yeux, "Nous avons besoin de vous" ou encore "Venez travailler chez nous". "Nous", ce sont les acteurs du monde industriel, rassemblés par l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et Bpifrance pour le lancement du French Fab Tour 2021.

Derrière ce nom de code aux consonances anglo-saxonnes, un tour de France en 13 étapes qui s’est élancé depuis la place d’Armes de Metz avec un objectif : redorer l’image de l’industrie auprès des jeunes. "Aujourd’hui, il y a 70 000 postes ouverts dans l’industrie et nous ne parvenons pas à recruter", déplore ainsi Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée chargée de l’Industrie auprès du ministre de l’Économie, qui a enfilé son costume de VRP : "Il y a énormément de métiers dans l’industrie, vous pourrez y faire une belle carrière".

Répondant aux inquiétudes des jeunes générations, très concernées par les enjeux climatiques, la ministre plaide : "L’industrie, c’est 20 % des émissions de CO2 mais 100 % des solutions. Si vous voulez répondre au défi climatique, c’est là que ça se passe." Agnès Pannier-Runacher a fini par se tourner vers les industriels pour leur rappeler que, dans le cadre du plan de relance, l’État avait mis 35 milliards d’euros sur la table pour l’industrie. "En contrepartie, il faut accueillir tout le monde", a-t-elle demandé : "Il faut des vrais stages de 3e, il faut des places en alternance, il faut ouvrir vos portes aux handicapés, aux personnes sans expérience, aux chômeurs de longue durée."

La jeunesse doit "irriguer" l’industrie

Devant la ministre, les élus se sont succédé au micro pour témoigner de leur soutien à la démarche : "Avec 20 % des salariés dans l’industrie, le Grand Est est une région industrielle par excellence", lâche Jean Rottner, le président de Région, qui lance un défi aux industriels présents : "Faisons du Grand Est la deuxième région industrielle de France", quand les différents classements positionnent la région plutôt sur la troisième marche du podium. Le maire de Metz, François Grosdidier, se veut encore plus clair : "Dans certains quartiers de Metz, le taux de chômage atteint les 30 %. Et l’industrie ne trouve pas de main-d’œuvre ? C’est un paradoxe total."

Sans se substituer à leur professeur d’histoire, Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance, s’est tourné vers les collégiens avec une question difficile : "Pourquoi l’industrie a perdu de sa force en France ?". Pour le dirigeant de Bpifrance, l’erreur est collective : "Parce que les industriels étaient trop isolés. À une époque, certains estimaient qu’un tissu industriel était une faiblesse, ils se sont trompés : il faut fabriquer".

Au nom des industriels locaux, Hervé Bauduin, le président de l’UIMM Lorraine, a appelé la "jeunesse à irriguer l’industrie", tout en rappelant au passage à la Ministre les inquiétudes de la profession sur le prix et la disponibilité de l’énergie.

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