Délais de paiement : l’embellie avant la tempête ?
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Délais de paiement : l’embellie avant la tempête ?

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Les délais de paiement entre entreprises s’améliorent en France, renouant avec leur niveau d’avant Covid. Mais ils pourraient se dégrader en cette fin d’année.

Les entreprises de la restauration font partie des moins bons élèves en termes de délais de paiement en France — Photo : Adam Batterbee/Calvados Attractivité

Malgré le Covid, les difficultés d’approvisionnement et l’inflation, les délais de paiement retrouvent le niveau qui était le leur avant la crise sanitaire en France. Alors qu’ils étaient passés au-delà de 14 jours au plus fort de la crise sanitaire, les délais de paiement des entreprises tricolores s’améliorent, s’établissant à 11,6 jours au deuxième trimestre 2022, indique une étude d’Altares. Mieux que les 13 jours constatés au niveau européen.

Le BTP paie plutôt à l’heure

Comme toujours, les grandes entreprises s’avèrent être de plus mauvais payeurs (avec un retard moyen de 16,7 jours) que les PME (10,8 jours pour les structures de 10 à 50 salariés). Au niveau des secteurs d’activité, les entreprises du bâtiment (8 jours), de l’assurance et de l’édition (9 jours) sont les plus promptes à mettre la main au portefeuille. A contrario, celles de la promotion immobilière (24 jours), de la restauration et les salons de coiffure (19 jours) sont les plus enclines à décaler la date de leurs règlements.

Selon Altares, il semblerait qu’une partie des tensions économiques du moment explique cette amélioration des délais de paiement. "Les entreprises redoublent d’efforts pour préserver leurs bonnes relations avec leurs fournisseurs, à l’heure où les chaînes d’approvisionnement sont exposées à de nombreuses crises", explique-t-on chez Altares.

Dégradation redoutée en fin d’année

Mais cette situation ne devrait malheureusement pas durer. Exacerbées par l’inflation et la crise énergétique, les trésoreries des entreprises sont de nouveau mises à rude épreuve en cette rentrée. Et les perspectives de croissance s’amenuisent. "Le risque commercial et financier grandit rapidement à l’instar de l’envolée des défaillances d’entreprises. Car faute de liquidité abondante, les comportements de paiement pourraient bien se dégrader de nouveau en Europe sur cette deuxième partie de l’année", estime Thierry Million, directeur des études d’Altares.

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