De plus en plus d'entreprises convoitent le marché des énergies renouvelables
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De plus en plus d'entreprises convoitent le marché des énergies renouvelables

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Solaire flottant, valorisation du biogaz... : le secteur des énergies renouvelables attire de plus en plus d’acteurs. Des entreprises – PME et ETI – qui inventent les technologies de demain et rayonnent déjà sur la scène internationale.

Les entreprises qui structurent leur activité autour des énergies renouvelables sont de plus en plus nombreuses en France — Photo : ©Fly_and_Dive - stock.adobe.com

La transition énergétique est leur credo. Les entreprises qui structurent leur activité autour des énergies renouvelables (EnR) sont de plus en plus nombreuses en France. « La feuille de route du gouvernement avec la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui fixe des objectifs de développement pour chaque filière et un cadencement des appels d’offres a donné une grande visibilité à ces acteurs, amenant même le cabinet d’audit financier et de conseil EY à considérer le marché français comme le troisième marché le plus attractif dans le monde », confie Alexandre Roesch, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER) qui représente 400 entreprises.

Nombreux pôles de compétitivité

À ce contexte national favorable pour la dynamisation des énergies renouvelables, s’ajoutent les dispositifs de soutien favorisant la recherche et développement et l’innovation, avec notamment la création de pôles de compétitivité spécifiques. Parmi les principaux : le pôle Derbi basé à Perpignan (Pyrénées-Orientales) dont la vocation est d’accélérer le développement des technologies innovantes ; Capénergies en Région Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur, dédié aux énergies non génératrices de gaz à effet de serre ; S2E2 en régions Centre-Val de Loire, Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine, consacré à la gestion des énergies électrique et thermique ; ou encore le pôle Tenerrdis basé en région Auvergne-Rhône-Alpes qui vise à améliorer la compétitivité des filières industrielles des nouvelles technologies de l’énergie grâce à l’innovation. « Tous ont pour mission de favoriser la croissance d’activité durable, et de susciter des développements et partenariats entre la recherche et industrie », note Emmanuel Galland, chef de projet transition énergétique au sein de Business France, agence de l’État qui accompagne les entreprises dans leurs projets d’exportation et d’implantation à l’international.

Des sociétés d’économie mixte (SEM) dans lesquelles la collectivité détient au moins 51 % du capital – Sergies dans la Vienne, Sem’soleil dans la Loire, Vendée Energie en Vendée – participent également au déploiement de la filière EnR. « Les collectivités se donnent les moyens de développer les projets d’énergie renouvelable. Les SEM permettent de faire travailler des entreprises locales, et donc de bénéficier des retombées sur leur territoire », poursuit Emmanuel Galland.

Des entreprises sur la scène internationale

Si les grands groupes comme Engie, EDF ou Total investissent le marché des énergies renouvelables, d’autres entreprises, start-up, PME et ETI françaises rayonnent sur ce secteur. Parmi elles, Sunna Design. La société créée en 2011 fabrique des lampadaires solaires intelligents destinés à l’éclairage public. Le fabricant girondin commercialise ses solutions en France, mais aussi dans plus de vingt régions du monde, principalement en Afrique. Après avoir réalisé trois levées de fonds entre 2013 et 2017, la PME a acquis en 2020 Sol Inc, leader de l’éclairage solaire en Amérique du Nord.

Autre acteur important présent dans le secteur de l’électricité renouvelable : Neoen. Ce producteur indépendant d’énergie exclusivement renouvelable développe un mix technologique complet (solaire, éolien, stockage). Il a signé un contrat de vente d’électricité de 352 mégawatt-crête (MWc - unité mesurant la puissance des panneaux photovoltaïques) avec CleanCo Queensland, entreprise publique producteur et fournisseur d’énergie propre dans l’État du Queensland en Australie. Ce contrat va permettre à Neoen (dont le siège est à Paris) de construire le plus grand parc photovoltaïque d’Australie. Actif dans 14 pays et sur quatre continents depuis sa création en 2008, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 253 millions d’euros en 2019, en croissance de 22 % par rapport à 2018.

Troisième exemple d’entreprise hexagonale connaissant un fort développement : Akuo, leader dans le solaire flottant. Cette société parisienne de 350 salariés a construit en 2019 la première centrale solaire flottante de France dans le Vaucluse : 17 hectares de lac recouverts par 47 000 panneaux solaires flottants pouvant alimenter plus de 4 300 foyers. Ce système, qui réduit les conflits d’usage du sol, permet d’éviter l’émission de 1 093 tonnes de CO2 par an. Fondée en 2007, la société a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 221 millions d’euros, contre 205 millions en 2017.

Les succès de Sabella et de Waga Energy

Dans le secteur de l’hydrolien, Sabella fait partie, elle, des sociétés les plus avancées sur son secteur. Basée à Quimper (Finistère), cette PME fondée en 2008 qui compte une vingtaine de collaborateurs, développe un modèle énergétique basé sur l’énergie des courants marins. La société a récemment trouvé des débouchés au Royaume-Uni. Elle va contribuer à construire une ferme hydrolienne commerciale qui doit alimenter 180 000 foyers en électricité.

Dernière entreprise, Waga Energy, qui s’attaque cette fois-ci à la valorisation des déchets enfouis. Après dix années de développement, la PME a mis au point Wagabox, une technologie de rupture pour la valorisation du biogaz des déchets enfouis. Elle combine deux procédés d’épuration : la filtration par membrane et la distillation cryogénique. Basée à Meylan (Isère), la PME, créée en janvier 2015 par trois ingénieurs venus du groupe Air Liquide, compte aujourd’hui une cinquantaine de salariés.

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